2010, L'ANNÉE DU PREMIER CONTACT

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La suite d’un chef d’œuvre est rarement un chef d’œuvre. Ca sent la basse opération commerciale plus communément appelée "traire la vache". Concernant 2001 l’odyssée de l’espace, le film de Stantley Kubrick on se trouve confronté à la suite d’un film carrément mythologique. 2001 l’odyssée de l’espace c’est dans l’histoire du cinéma le moment où le film de science-fiction jusque là considéré comme fantaisie pour ado boutonneux reçoit ses lettres de noblesse. Le moment révolutionnaire où la série B devient la série A.

Nous sommes en 1968 et tous le monde en levant les yeux sur l’écran tourne son regard vers la métaphysique galactique. Seize ans plus tard en 1984 sort 2010 the year of the first contact traduisez 2010 l’année du premier contact et cette fois ci c’est le modeste Peter Hyams qui est à la manœuvre. Pourquoi tant de temps entre les deux films ? Tout simplement parce qu’ils sont adaptés du travail constant de réécriture de Arthur C. Clarke à l’origine auteur de la nouvelle "La sentinelle" dont s’est inspiré Kubrick et qui rédigera pendant le tournage du film sa version de 2001. Clarke consacrera encore trois livres à l’odyssée, un seul sera adapté à l’écran et c’est celui que vous allez voir.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SOLARIS (STEVEN SODERBERGH) ou encore ALIENS (JAMES CAMERON) .

On récapitule : l’écrivain et scientifique britannique Arthur C. Clarke a écrit une tétralogie spatiale. 2001 l’odyssée de l’espace en parallèle du film de Kubrick c’était en 1968, 2010 Odyssée 2 (à l’origine du film de Peter Hyams) c’était en 1982, 2061 Odyssée 3 c’était en 1988, enfin 3001 l’odyssée finale c’était en 1997.

Si un filon a été exploité dans cette affaire ce fut par l’auteur qui devint célèbre grâce à Kubrick bien plus que par les adaptations au cinéma. En réalité ce fut l’œuvre d’une vie, une véritable cosmogonie, bien plus qu’une recette. D’ailleurs le film de Peter Hyams eut beaucoup moins de succès que son prédecesseur. Il faut dire que quand ce film de 1984 paraît sur les écrans, les grosses machines spatiales américaines sont déjà passées par là, Star wars notamment plus ludique, plus cartoonesque, bien moins métaphysique. Et puis, le héros du premier film était Hal l’ordinateur félon. En 1968 un ordinateur était encore une machine mystérieuse. En 1984 la révolution de la micro informatique est en marche et la destinée de Hal devient moins palpitante.

Pour autant 2010 l’année du premier contact est un film intéressant parce qu’il annonce la détente. C’est aussi le film d’un récidiviste. Peter Hyams, ancien journaliste s’était déjà illustré en 1978 avec un faux film spatial : Capricorn one  où les politiciens filmaient un pseudo voyage spatial pour berner le public. Il s’est illusté à nouveau en 1981 avec un vrai film spatial : Outland où Sean Connery menait une enquète sur une lune de Jupiter. Ces deux films avaient été écrits par ce cinéaste intéressant, grand admirateur de Kubrick et des sagas lointaines.

Côté comédien saluons Roy Scheider disparu en février 2008, la grande Helen Mirren et John Lithgow habituellement abonné aux rôles de "vilains". Enfin signalons qu’il a fallu reconstruire les maquettes Kubrick ayant détruit toutes les siennes en affirmant que la prochaine fois il faudrait aller voir sur place. Ils sont restés sur terre mais le film décolle bien quand même.