30 ANS SINON RIEN

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Le titre français, franchement incompréhensible, ne rend pas justice à cette comédie sympa, intitulée en anglais 13 going on 30, quelque chose comme 13 ans, bientôt 30 ou Soudain 30 ans. A la décharge des distributeurs français, reconnaissons que le meilleur titre possible, était déjà pris depuis 1988. Le film s’appelait Big et il racontait un voyage dans le temps comparable effectué par Tom Hanks.
D’ailleurs, si vous aviez aimé Big, 30 ans sinon rien en est la version féminisée. Sauf que cette fois-ci, tout le monde vieillit d’un seul coup. Dans Big, Tom Hanks passait soudain de 12 à 30 ans et se retrouvait enfant dans un corps d’adulte. Mais son environnement restait le même et il avait toutes les peines du monde à se faire reconnaître de ses amis. Ici, Jennifer Garner passe soudain de 13 à 30 ans, mais le temps a également passé pour le reste du monde. Du coup, elle se retrouve adolescente dans un corps d’adulte, alors que tout son entourage a vieilli normalement. Eux savent que le temps a passé, 17 années pour être exact, tandis que pour elle une seule nuit s’est écoulée et il lui faut d’abord élucider quel genre d’adulte elle est devenue.
Et il faut bien dire que le résultat n’est pas jojo. L’ex-ado du New Jersey se retrouve projetée dans le New York de 2004, habitant sur la 5e avenue avec limousine et chauffeur, et elle se découvre rédactrice vedette et imbuvable d’un magazine de mode pour teenagers, ambiance Sex and the City. Heureusement pour elle, pour nous, et pour les enfants qui regardent ce film, cette fille, c’est Jennifer Garner et elle déploie une belle énergie pour digérer, et nous faire avaler, ces pilules amères.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BIG (Une autre histoire d'ado qui devient adulte) ou encore LE DIABLE S'HABILLE EN PRADA (L'univers de la presse féminine à New York).

A noter que la version garçon de ce film existe. Le titre original 13 going on 30 y fait d’ailleurs ouvertement référence. En 88, la même année que Big donc, un téléfilm d’ABC s’intitulait 14 going on 30, et un lycéen de 14 ans y empruntait un accélérateur de croissance pour vieillir d’un seul coup et pouvoir ainsi séduire la prof dont il était amoureux.
Ce ressort scénaristique consistant à jouer avec les âges des personnages fut d’ailleurs abondamment exploité cette année-là, même si la plupart de ces films sont restés inédits dans les salles françaises. Outre le Big de Penny Marshall, on put ainsi voir Like Father like son, Mon père c’est moi, avec Dudley Moore où un père et son fils ado échangeaient leurs cerveaux; exactement comme dans Vice Versa, avec Judge Reinhold dans le rôle du père transformé en fils, ou encore 18 again, Papy Jr, où cette fois c’étaient un grand-père et son petit-fils qui se voyaient intervertis.
Plus près de nous, en 2006, c’est Adam Sandler dans Click qui se voit remettre par Christopher Walker une télécommande pour voyager dans sa vie; et en 2009, c’est Zac Efron qui se voit proposer une deuxième chance dans 17 ans encore, avec un bond de 20 ans dans le passé. Un rapide inventaire qu’on ne saurait conclure sans rappeler deux références en matière de voyage-dans-le-temps-pour-remettre-de-l’ordre-dans-sa-vie: la trilogie des Retour vers le Futur de Robert Zemeckis, de 85 à 90, et l’irremplaçable La vie est belle de Frank Capra en 46.
Et si, comme Ben Affleck, vous aimez Jennifer Garner, dont la ressemblance avec Julia Roberts est frappante, non?, vous pouvez la retrouver dans la série Alias, dont elle fut l’héroïne de 2001 à 2006 en agent de la CIA aux multiples identités. Et au cinéma, elle est apparue notamment dans le Juno de Jason Reitman, en 2007, en possible mère adoptive de l’enfant portée par le personnage-titre, Ellen Page.