JE ME SUIS FAIT TOUT PETIT

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Je me suis fait tout petit est le premier long métrage réalisé par Cécilia Rouaud. Elle est la fille du documentariste Christian Rouaud (Les Lip, l’imagination au pouvoir (2007) et Tous au Larzac (2011)), que l’on peut entrevoir fugitivement dans les premiers plans du film, dans le rôle d’un épicier grognon ; et la sœur du monteur Fabrice Rouaud, qui travaille régulièrement avec Bertrand Bonello (Le Pornographe (2001), Tiresia (2003), L’Apollonide (Souvenirs de la maison close) (2011)…. Elle fait ses débuts comme actrice, à l’âge de douze ans, dans La Fracture du myocarde de Jacques Fansten (1989). Cette expérience unique renforce son désir d’être… derrière la caméra ! Après une maîtrise de Lettres Modernes, elle débute comme troisième assistante sur le film de Gérard Jugnot, Meilleur espoir féminin (1999) et continue ensuite à ce poste ou comme régisseuse adjointe sur plusieurs tournages, avant d’être deuxième assistante sur les plateaux de Patrice Chéreau (Persécution, 2009) ou Cédric Klapisch (Ma part du gâteau, 2010). En 2003, elle avait écrit et réalisé son premier court métrage : Lapin intégral, avec Hélène de Fougerolles.

On rit beaucoup à Je me suis fait tout petit, malgré une certaine gravité sur le fond, qui dit que les histoires des adultes les empêchent parfois d’être les parents de leurs enfants. Dans cette tragicomédie inclassable, les personnages sont formidablement dessinés : Yvan est un bougon enfermé dans sa souffrance qui pousse la mauvaise foi au rang d’art ; sa sœur Ariane est bourrée de tocs ("troubles obsessionnels compulsifs") tout en étant une merveilleuse mère de substitution pour tous les enfants qui passent ; son copain Simon, gentil nounours disponible, est un souffre-douleur consentant ; et Emmanuelle, la femme qui fait irruption dans sa vie, est une adorable foldingue. Ils sont respectivement interprétés par Denis Ménochet, Léa Drucker, Laurent Capelluto et Vanessa Paradis…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN BEAU JOUR DE MICHAEL HOFFMAN (1996) (Comédie romantique sur fond de sujet sociétal : comment les parents séparés s’en sortent-ils seuls avec leurs enfants ?) ou encore PARLEZ-MOI DE LA PLUIE DE AGNÈS JAOUI (2008) (Comme Je me suis fait tout petit, ce film emprunte son titre à une chanson de George Brassens, mais en prend les premiers vers et non le titre exact, L’Orage.).

Ce n’est pas la première fois qu’une réalisatrice française décèle sous l’apparence solide de l’acteur Denis Ménochet une sensibilité à fleur de peau : avant Cécilia Rouaud, l’actrice Mélanie Laurent lui avait confié, dans Les Adoptés (2010) son premier film comme metteur en scène, le rôle d’un amoureux aux yeux doux et au cœur tendre. Né à Enghien-les-bains en 1976, Denis Ménochet a grandi à l’étranger, notamment aux Emirats Arabes Unis où ses parents travaillaient. Il a appris très tôt à s’exprimer en Anglais et a étudié la comédie dans cette langue ainsi que dans sa langue maternelle. Après de nombreux petits rôles à la télévision - de Caméra Café en Julie Lescaut - et au cinéma (La Moustache d’Emmanuel Carrère, en 2005), il participe, son bilinguisme aidant, à des productions internationales telles que Hannibal Lecter : les origines du mal de Peter Webber (2007) ou La Môme de Olivier Dahan (2007). Mais le film qui a marqué les esprits et changé la vie de Denis Ménochet est signé d’un des cinéastes qui lui a donné envie de faire ce métier avec notamment Pulp Fiction : Quentin Tarantino. Dans Inglourious Basterds Denis Ménochet se retrouve vingt minutes durant face à Christoph Waltz en colonel nazi doucereux et sadique dans la séquence d’ouverture du film. Il incarne Perrier Lapadite, le fermier français père de trois filles et qui cache sous le plancher de sa maison deux enfants juifs : ces scènes font désormais partie de la légende du cinéma. Depuis, la route de Denis Ménochet aurait pu être toute tracée (il a, parait-il, reçu beaucoup de rôles de bûcherons et de fermiers), mais il s’est aventuré avec talent dans différents univers, de Pieds nus sur les limaces, de Fabienne Berthaud, à Dans la maison de François Ozon, en passant par Le Skylab de Julie Delpy et, bien sûr, Je me suis fait tout petit de Cécilia Rouaud.

Joli histoire bien raconté de ce père à la dérive des sentiments Denis Ménochet est vraiment touchant en père perdu qui se refuse à vivre avec sa rupture avec sa femme. Retour à la vie et à l'envie grâce à un petit garçon et à une rencontre ...

Le film doit beaucoup à Denis Ménochet et à sa présence très brute et son interprétation décontractée et efficace. Globalement, tout est assez bien trouvé et agencé et il y a ce qu'il faut de délicatesse et de sensibilité pour emporter le morceau. ...