A L'HEURE DES SOUVENIRS

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Tony Webster est à l'âge où, selon lui, on n'attend plus grand chose de l'existence. Retraité, divorcé et père d'une fille qu'il voit en de rares occasions comme par exemple la conduire à la maternité afin qu'elle y pratique des exercices destinés aux femmes qui vont bientôt accoucher, et ce lorsque son ex n'est pas en mesure de le faire, Tony voit cependant sa vie bouleversée par la réception d'un acte notarial l'informant du fait qu'il hérite d'une petite somme léguée par la défunte mère d'une très ancienne petite amie, de même que de deux lettres dont l'une se trouve en possession de ladite amie. Quarante années vont ainsi se dérouler dans la mémoire de Tony, lui révélant des faits qu'il pensait enfouis à jamais. 

The Sense of an Ending est un film réalisé par le cinéaste indien Ritesh Batra à qui l'on doit le très beau The Lunchbox sorti en 2013 après un passage plutôt remarqué à la Semaine de la critique, au Festival de Cannes de cette même année. The Sense of an Ending est le premier film tourné par Batra en langue anglaise, il s'agit de l'adaptation du roman portant le même titre, écrit par Julian Barnes et détenteur du prix Booker. 

The Sense of an Ending compte dans sa distribution Jim Broadbent dont la prolifique filmographie inclut aussi bien des œuvres de Mike Leigh que de Martin Scorsese, Baz Luhrmann, Steven Spielberg, Mira Nair, les Wachowski, David Yates et quelques autres. Puis Charlotte Rampling qu'on ne présente plus, et Emily Mortimer vue pour sa part dans Shutter Island et Hugo Cabret, tous deux de Martin Scorsese, mais également dans Match Point de Woody Allen. Que du beau linge.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver 45 ANS (Ce film d'Andrew Haigh évoque 45 années de la vie d'un couple marié.) ou encore ANOTHER YEAR (Cette oeuvre de Mike Leigh réunit également devant la caméra Jim Broadbent et Oliver Maltman, alias Victor dans The Sense of an Ending.).

Ritesh Batra est un cinéaste avec lequel il faut compter. Du moins si l'on en juge de par les deux premiers longs métrages à son actif, l'un indien, j'ai nommé The Lunchbox, l'autre anglo-saxon, The Sense of an Ending. Car nous voilà en présence d'un réalisateur qui indépendamment de l'identité de l'œuvre qu'il met en scène, s'attache avant tout à l'histoire que cette dernière raconte, n'omettant en aucun cas d'y introduire de manière subtile, une sensibilité qui lui est propre en tant qu'artiste et aussi qu'être humain imprégné de deux cultures, l'orientale et l'occidentale. Cette sensibilité justement, on la repère dans The Sense of an Ending, à travers l'extrême finesse du traitement pour ce qui est des rapports entre le personnage de Tony Webster et des femmes qui font des allers retours dans sa vie au gré de quarante années d'existence, de même qu'il en est pour Saajan, le héros présumé de The Lunchbox, entretenant une relation épistolaire basée sur un malentendu, avec Ila, une jeune femme aux mœurs et à la culture diamétralement opposées à la sienne. 

Hormis la finesse évoquée avec laquelle Ritesh Batra transcrit à chaque fois son scénario en images, et ce qu'il soit écrit par lui comme c'est le cas pour The Lunchbox, ou par une entité autre, soit Nick Payne dans le cas du film auquel vous avez assisté, il est un élément différent qui revient à la charge, à savoir le rôle crucial joué par des personnages féminins aux allures presque secondaires, dans le passé, le présent et l'avenir de l'homme sensé occuper le milieu de la scène à chaque fois. 

Cette connaissance de la psychologie féminine, omniprésente mais cependant avec une certaine retenue chez Batra, peut-être en raison de la part orientale de son éducation, fait de cet artiste le pendant multiculturel d'un George Cukor ou d'un Woody Allen période Hannah et ses sœurs ou Alice, auquel vient s'ajouter le talent de savoir s'associer des acteurs hors pair. Car soyons honnêtes, The Sense of an Ending tout grandiose qu'il soit, sans la présence de Jim Broadbent, perdrait considérablement de sa superbe. 

The Sense of an Ending adapte un roman de Julien Barnes, curieusement traduit (ou pas?) en français sous le titre "Une fille, qui danse". L'histoire se déploie entre passé et présent et porte à l'image la question de la mémoire. De quoi se l'homme se souvient-il? Comment ...

Magnifique histoire qui nous plonge dans l'abîme des flash back révélant un peu plus du passé et de l'avenir. Une histoire toute britannique faite de retenue et de secret, le personnage principal est très attachant on le voit briser une carapace égoïste pour peu à peu ressentir ...

Dans la carrière de Ritesh Batra, A l'heure des souvenirs se situe 4 ans après le merveilleux The Lunchbox, juste avant Nos âmes la nuit, tourné pour Netflix. Trois films de nationalités différentes : indienne, anglaise et américaine, mais avec une constante, la mélancolie. ...