ALBERTO EXPRESS

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C’est une drôle de tradition familiale qui prévaut dans la famille Capuano de Rome que met en scène le cinéaste Arthur Joffé pour son film Alberto express. Le père réclame à son fils quand il est devenu père à son tour le remboursement intégral des sommes qu’il a dépensées depuis sa naissance pour son éducation. Dans le cas d’Alberto, incarné ici par Sergio Castellito, cette dette filiale s'élève à plus de trente millions de lires ! Mais que faire quand, à la veille de la naissance de son fils, on est chômeur et sans le sou. Il faudra le temps d’un voyage en train entre Paris et Rome pour trouver les moyens de ne pas perdre la face...

Tel est l’argument pour le moins farfelu imaginé part Arthur Joffé et ses coscénaristes Jean-Louis Benoit et Christian Billette. S’ensuit un voyage ferroviaire aussi épique qu’initiatique. Alberto doit en effet grandir et régler ses comptes avec son enfance au propre comme au figuré. C’est Nino Manfredi qui joue le rôle du père d’Alberto. Un choix qui résonne comme un double hommage à la grande comédie italienne, celle où  se côtoyaient problèmes sociaux et parcours intime. Non seulement, Manfredi en fut l’un des plus grands interprètes aux côtés de Gassmann et de Sordi notamment, mais il jouait le rôle principal d’une comédie intitulée Café Express et dans laquelle il vend des cafés dans un train en essayant de réunir la somme nécessaire pour payer l’opération chirurgicale dont son jeune fils a impérativement besoin. Attention à la fermeture des portes…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA VIE EST BELLE ou encore CAFE EXPRESS .

Le film d’Arthur Joffé est une excellente occasion de se souvenir que depuis ses débuts en gare de La Ciotat le cinéma fut souvent sur les rails. Buster Keaton, Cecil B De Mille, Abel Gance, John Ford, Jean Renoir, René Clément, John Frankenheimer, Alfred Hitchcock, Robet Aldrich, Costa-Gavras, Patrice Chéreau et tant d’autres cinéastes avec eux ont pris le train comme lieu principal d’un ou même plusieurs de leurs films. Comme si l’arrivée d’un train en gare filmée par les frères Lumière en 1895 n’arrêtait pas d’inspirer les scénaristes et les réalisateurs et ce dans les genres les plus divers. Comme l’a compris Arthur Joffé, le train et l’implacable rythme ferroviaire donnent au film une cadence et un tempo très spécifiques. Le film défile et avec lui le train dans un même mouvement qui peut tout aussi bien donner la matière d’un suspense haletant, comme dans L’Ami américain de Wim Wenders que l’occasion d’une scène de comédie comme dans le bien nommé Maine-Océan de Jacques Rozier. Sans compter la dimension beaucoup plus tragique prise par la figure du train devenu l’auxiliaire de la solution finale.

Mais si le train est l’un des moyens de transport favoris du cinéma, c’est d’abord parce qu’il est particulièrement photo et cinégénique. Wagon brinquebalant, monstre fumant, cheval de fer ou TGV filant dans la nuit, peu importe, le train et les trains sont beaux sur grand écran ! Ils vont au rythme de nos vies comme nous le signifie avec malice Arthur Joffé lequel écrivit le scénario de son Alberto Express juste après la naissance de sa fille ! Une belle façon d’associer le cinéma, la vie et les trains !

Je suis vraiment surpris qu'il puisse y avoir des mauvaises notes sur ce film. Je l'avais vu il y a vraiment longtemps (en fait sans doute l'année de sa sortie... ou pas loin), et je l'avais vraiment adoré à l'époque. Je viens de le revoir, et j'avais un peu peur d'être déçu, ...