ARNAQUE À HOLLYWOOD

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Si vous pensiez avoir tout vu en matière de tournage qui vire à la catastrophe, voici de quoi vous faire réviser votre jugement ! « Arnaque à Hollywood » de George Gallo se déroule dans les coulisses de l’industrie du cinéma. Coulisses peu reluisantes quand Max Barber, un producteur endetté auprès de la mafia, décide de monter un faux film pour se débarrasser de sa vedette afin de toucher une grosse prime d’assurance...

Vous vous en doutez, le scénario de la réalité va largement dépasser celui de la fiction ! Robert De Niro incarne ce nabab à la ramasse : fourbe, menteur et rusé, il trouve sur sa route un Morgan Freeman redoutable en parrain prêt à tout pour rentrer dans ses fonds.

Dernière pièce, maîtresse, de ce trio : Tommy Lee Jones en increvable ex-gloire du western, totalement dépressif mais diablement coriace... Une satire jouissive dont les ficelles, certes un peu grosses, ne gâchent pas le plaisir évident que les 3 acteurs ont pris à jouer côte à côte, ou plutôt face à face !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE DERNIER NABAB (Robert De Niro incarne le même rôle d'un producteur dans ces deux films : l'un est un drame sur la chute d'un tycoon, l'autre une farce autour d'un escroc...) ou encore ONCE UPON A TME IN HOLLYWOOD (On parle souvent de Hollywood comme d'une "usine à rêves"... Voici de quoi réviser votre jugement et découvrir l'envers du décor...).

« Arnaque à Hollywood » a sans doute un petit goût de déjà-vu pour ceux d’entre vous qui se souviennent de la version originale, sortie en 1982, réalisée par Harry Hurwitz avec Chuck McCann et Buster Crabbe. Oui, je sais, les « ceux » en question ne sont pas bien nombreux, car à l’époque le film n’a pas vraiment culminé dans les hauteurs du box-office ! L’idée d’en faire un remake vaut surtout vous l’avez vu pour l’affiche qu’il propose : Tommy Lee Jones, Morgan Freeman et Robert De Niro cabotinent un maximum mais voir ces trois septuagénaires et octogénaires s’amuser comme des gamins suffit à notre bonheur.

Amusant aussi de se souvenir que De Niro a déjà incarné par le passé un producteur à la dérive. C’était dans « Le dernier nabab », film beaucoup plus dramatique et corrosif sur le système hollywoodien, le dernier réalisé par Elia Kazan en 1976. Le cinéaste, (longtemps déconsidéré pour avoir dénoncé ses anciens camarades communistes lors de la tristement fameuse « chasse aux sorcières » dans les fifties), y dresse le portrait de la toute-puissance des producteurs dans les années 30, jusqu’à leur déchéance et la prise de pouvoir des studios...

Dans le genre « Arnaque à Hollywood », le mètre-talon du genre reste sans doute « Les producteurs » de Mel Brooks dans lequel le réalisateur américain dépeint l’association minable entre un producteur et un comptable véreux. But du tandem : monter une comédie musicale sur Hitler à Broadway avec les comédiens les plus mauvais possible et empocher le magot des assurances quand le spectacle sera annulé ! Un thème voisin de celui du film de Patrice Leconte « Les grands ducs » dans lequel Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle et Philippe Noiret (en acteurs de seconde zone) se retrouvaient réunis sous les projecteurs pour jouer la pièce de boulevard « Scoubidou » que son producteur malhonnête, Michel Blanc, essayait de faire capoter par tous les moyens, même les plus violents...

C'est pas le film de l'année, c'est sûr. Mais bon, une bonne histoire, des acteurs top niveau qui cabotinent avec talent, quelques scènes drôles de type cartoon, un happy end, le monde du cinoche. 1h40 de détente avec quelques rires en compagnie de Niro et Tommy lee Jones, ...