AU PLUS PRÈS DU SOLEIL

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C’est fou ce que le travail d’un juge peut avoir comme conséquences... Je ne parle pas uniquement du volet répressif de la tâche, mais bien de la manière dont une décision a le pouvoir de bouleverser une existence. A commencer d’ailleurs par celle du magistrat en question, comme dans « Au plus près du soleil », le film d’Yves Angelo que vous allez maintenant découvrir.

Il y est question d’une juge d’instruction, confrontée à une femme accusée d’abus de faiblesse sur son amant. Notre juge va découvrir que cette femme est également la mère biologique de l’enfant qu’elle a adopté. Craignant que l’éventuelle découverte de ce secret ne remette en question sa vie de famille, elle va s’acharner contre la prévenue, malgré les conseils de son mari avocat, au risque de déclencher justement ce qu’elle craignait le plus...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA TETE HAUTE (Sur le papier, une magistrate filmée dans son quotidien n'a rien de vraiment spectaculaire. Sylvie Testud chez Yves Angelo et Catherine Deneuve chez Emmanuelle Bercot prouvent exactement le contraire !) ou encore PIEGE EN HAUTE MER (Steven Seagal et Sylvie Testud même combat ! Un même lieu les réunit (le bateau) et tous deux doivent faire face à un adversaire coriace...).

Le parcours d’Yves Angelo est tout à fait singulier au sein du paysage cinématographique français. Le réalisateur du film que vous venez de voir est aussi un des plus grands directeur de la photographie de notre 7e art. Autrement dit, c’est un de ces magiciens dont le talent, au propre comme au figuré, met en lumière un film, capable de transformer une chambre de bonne en galerie des glaces ! « Tous les matins du monde » d’Alain Corneau, « Un cœur en hiver » de Claude Sautet, « Germinal » de Claude Berri ou « Tu seras mon fils » de Gilles Legrand doivent beaucoup à Angelo, artisan surdoué d’une discipline qui demande à la fois de l’œil et du cœur et qui a été saluée dans son cas par 3 César.

Mais certaines fées se penchant plus que de raison sur certains berceaux, celle qui s’est intéressée au petit Yves lui a également donné le talent de la mise en scène. En 2001 pour son premier film en tant que réalisateur, il s’attaque carrément au chef d’œuvre d’Honoré de Balzac : « Le colonel Chabert » avec Gérard Depardieu dans le rôle-titre, entouré (excusez du peu) par Fabrice Luchini, Fanny Ardant, André Dussollier ou Claude Rich. Angelo aime décidément les adaptations de grands écrivains puisqu’on lui doit aussi « Les âmes grises » d’après Philippe Claudel en 2005 avec Jacques Villeret et Jean-Pierre Marielle ou « La bonté des femmes », réalisé pour la télévision en 2011 avec André Dussollier de nouveau...

A vouloir cacher la vérité, ça se retourne un jour ou l'autre contre vous ! Indéniablement, nos yeux seront braqués sur Mathilde Bisson ; personnage envoûtant à la beauté incandescente mais aussi difficile à cerner. On n'oubliera pas pour autant Sylvie Testud & Grégory ...

Vu totalement au hasard, une belle petite surprise. Classique mais prenant, voir dérangeant. Très beau casting avec les formidables Sylvie Testud et Grégory Gadebois et la révélation Mathilde Bisson. Un beau film... ...