BAGDAD CAFÉ (VERSION RESTAURÉE)

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C’est l’histoire d’une plantureuse allemande abandonnée dans le désert du Nevada par son mari. Elle va rejoindre le Badgad café, un établissement miteux "in the middle of nowhere". La patronne est noire et croule sous les ennuis. Une bonne raison pour s’entr'aider.

Badgad café, titre original « Out of Rosenheim », est un film germano-américain de Percy Adlon, cinéaste teuton, et il a eu un grand succès l’année de sa sortie en 1988. Cette comédie dramatique et généreuse convoque une galerie de personnages pittoresques qui ont beaucoup fait pour son succès.

Vous allez redécouvrir dans cette copie restaurée l’imposante et pourtant gracieuse Marianne Sagebrecht en Bavaroise égarée , CCH Pounder dans celui de la taulière. Mais aussi l’inattendu et exceptionnel Jack Palance, enfin Christine Kaufman chère au coeur des cinéphiles. Et la musique du film, vous la connaissez forcément, la musique du film !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE FESTIN DE BABETTE DE GABRIEL AXEL (1987) (Une histoire de femme transplantée dans une autre culture: Babette, française, régale ses employeurs danois d'un repas de roi. L'amitié, la convivialité, le partage sont au coeur de ce film qui traite de la reconnaissance des usages de l'étranger et des fondements de l'hospitalité.) ou encore THELMA ET LOUISE DE RIDLEY SCOTT (1991) (Pour la sauvage équipée de deux femmes amies à la vie et à la mort dans une version plus sexy, plus dramatique aussi, du Buddy movie féminin. La critique de l'Amérique puritaine, machiste, conservatrice y est radicale mais l'affection rebelle qui lie les deux femmes en fait un film phare.).

Bagdad café fut, en son temps, une divine surprise. Une époque où, le fameux phénomène du bouche à oreille permettait à des films inconnus de faire, à la longue, une éclatante carrière. Le public a-t-il aujourd’hui encore le choix ou le temps de plébisciter une oeuvre obscure, c’est un autre débat. Cinéaste inconnu, actrices inconnues, juste un parfum d’Amérique, pour un film d’inspiration allemande, et aussi cette musique, une vraie scie qu’on a pu entendre sur toutes les radios, ainsi débarqua Badgad Café en France où il fit plus de 2,3 millions entrées.

Le titre « Calling you », interprété par Jevetta Steele, une chanteuse de gospel a fait le tour des radios. Marianne Sagebrecht a pu faire une petite carrière internationale: on la vue ensuite dans « La guerre des Rose » de Dany de Vito, dans « Le roi des Aulnes » de Volker Schlondorff, et même dans « Soleil » de Roger Hanin et « Asterix et Obelix contre César » de Claude Zidi. Percy Adlon lui-même a tourné un autre film américain avec encore Marianne Sagebrecht: « Rosalie fait ses courses » en 1989. Quant à Carol Christine Hilaria Pounder qui joue la patronne du café, elle a fait une jolie carrière notamment dans des séries comme « Urgence »  « The shield » ou « Son of anarchy ».

C’est que le phénomène Badgad Café a fait le tour du monde. Tout cela pour un petit film tourné en cinq semaines dans le désert de Californie, à proximité de la célèbre route 66. Le drugstore station-service existait déjà, et il est devenu un lieu de pèlerinage. Au départ le rôle de Brenda avait été proposé à Whoopi Goldberg qui l’avait refusé. L’autre allemande du film Christine Kaufman, était déjà très américanisée : elle fut la célèbre partenaire de Kirk Douglas dans « Ville sans pitié », l’épouse de Tony Curtis, avant, sur le tard, de faire une carrière avec Fassbinder. Quant au rustre Jack Palance qui, pour une fois joue un rôle bienveillant, de peintre, il refusa de tourner une scène d’amour avec Marianne Sagebrecht qu’il ne trouvait pas à son gout et qu’il fallu doubler. On ne peut pas toujours être sensible au charme des walkyries voluptueuses.

J’ai fait une ballade en nostalgie, un retour en arrière dans ces années 80 qui m’ont vu devenir adolescent, j’ai frissonné au son de Calling You comme au temps des premières amours, de la voix qui change, des regards sur les filles qui se font plus désirables quand ...

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