BARBAQUE

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Je ne sais pas quelle heure il est au moment où vous lisez ces quelques lignes mais franchement : une bonne entrecôte, des travers de porc au miel, un gigot de sept heures, ça ne vous dirait pas ? Alors je sais que l’époque n’est plus à la consommation immodérée de viande et qu’il est surtout aujourd’hui question de mieux et moins consommer.

Tout cela ne fait pas les affaires de Sophie et Vincent, un couple de bouchers au bord de la faillite. A la suite d’un concours de circonstances que je vous laisse découvrir, notre tandem va être amené à vendre de la viande de vegan... Oui, je sais, dit comme ça c’est un peu brutal ! Et encore, vous verrez que ces rôtis, côtelettes ou jambons vont connaître un succès dingue auprès de la clientèle de la boucherie, au point que Sophie et Vincent vont devoir se lancer dans une véritable traque au vegan pour répondre à la demande...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DOMINION (Avant de vouloir les manger, autant savoir qui ils sont ! Les vegans mode d'emploi dans ces deux films absolument complémentaires...) ou encore CANNIBAL HOLOCAUST (Une comédie, un film d'horreur : seul vrai point commun, cette volonté de goûter les meilleurs morceaux de la chair humaine !).

Fabrice Eboué a le talent d’aller se frotter à des sujets réputés inabordables, délicats, politiquement incorrects. Il l’a fait en duo avec Thomas Ngijol dans « Case départ » en 2011 qui abordait la question toujours très sensible de l’esclavage imposé par les Français aux Antilles au 18e siècle. En 2014, on le retrouvait une nouvelle fois derrière la caméra (cette fois avec Lionel Steketee qui l’avait déjà épaulé sur « Case départ ») pour « Le crocodile du Botswanga ». L’histoire attaquait de front les dictatures africaines ubuesques et sanglantes, à travers le parcours d’un footballeur originaire d’un pays imaginaire, régi par un dirigeant tout sauf démocratique !

En 2017, « Coexister » imaginait la réunion d’un prêtre, d’un rabbin et d’un iman au sein d’un boys-band religieux, prônant l’amitié et l’Humanité. Guillaume de Tonquédec, Jonathan Cohen et Ramzy Bedia formaient ce trio irrésistible et irrévérencieux plus que jamais dans l’air du temps... Voici donc « Barbaque » en 2021, qui nous permet aussi d’ouvrir le dossier du cannibalisme... Non, non : restez, je vous promets qu’il y a de bons films qui traitent cette question. Alors bien sûr, vous avez la version saignante voire bleue : « Cannibal holocaust » sorti en 1980 est un épouvantable cauchemar dans la forêt amazonienne où a disparu une équipe de reporters. La rencontre avec des tribus amatrices de chair humaine va un peu changer la donne... Même si les effets spéciaux sont aujourd’hui datés, le film de Ruggero Deodato reste souvent à la limite du soutenable et doit être réservé à un public averti...

Vous préfèrerez sans doute la recette fèves et chianti pour accompagner le foie humain, selon les goûts de ce bon docteur Lecter ? « Le silence des agneaux », « Hannibal » puis « Hannibal Lecter : les origines du mal » forment une saga alléchante et délicieuse d’un des pires psychopathes du cinéma... Mais n’oublions pas pour autant d’autres morceaux de choix comme « Grave » de Julia Ducournau, « Delicatessen » de Caro & Jeunet, « Sweeney Todd » de Tim Burton ou « Bone tomahawk » de S. Craig Zahler...

Pas facile de sortir une comédie sur les végétaliens sans être lourd. On se souvient du sketch d'Éboué sur les épiceries vegan et c'était pas énorme. Ce film en est le contraire total.Je n'attendais rien d'Éboué comme réalisateur mais je l'aime bien ...

Il y a autant à rire de ce que propose Fabrice Eboué que de ce que Barbaque peut susciter de réactions épidermiques et outrancières de certaines vierges effarouchées sur le site. Rigolo aussi de constater qu'une personne, lors de ma séance, n'a tenu qu'environ vingt minutes ...

D'abord on remarque que Eboué tue des vegans mais tape tous les côtés, voir même il vise surtout les arnaqueurs de la mauvaise viande, du produit bas de gamme symbolisé par le "meilleur ami" qui se soucie guère de la qualité qu'il vend. Tandis que le pauvre boucher tueur ...