BELGICA

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Maxime le Forestier a si bien chanté ce frère qu’il n’a jamais eu que tous les fils ou filles uniques ont fini par s’imaginer qu’avoir un frangin ou une frangine, c’était la panacée... Eh bien non !

Dans Belgica, le film de Felix Van Groeningen que vous allez maintenant regarder, Jo et Frank sont deux frères qui auraient mieux fait l’un pour l’autre de vivre sans l’un sans l’autre... Mais la vie est ainsi faite et quand Jo ouvre son bar, Frank propose de venir l’aider. Le premier vit pour la nuit, la musique et la fête, le second est un père de famille à la vie jusqu’ici bien rangée. Le cocktail de leur association va tourner à l’ivresse des sens et transformer à jamais leur relation.

Un film coup de poing, comme seul le cinéma belge peut en imaginer, porté par des acteurs époustouflants, Tom Veirmer et Stef Aers filmés au plus près de leurs tourments par le réalisateur du désormais classique Alabama Monroe...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES LIENS DU SANG (Deux frères que tout oppose, réunis par la force des choses : gare aux étincelles et aux désillusions, qu'ils soient flics ou barmen...) ou encore COYOTE GIRLS (Un bar de nuit, c'est logiquement la fête, les copains et la musique. Oui, sauf que la gueule de bois peut survenir rapidement...).

Vous vous en doutez, pour avoir autant de force à l’écran, Belgica doit forcément résonner dans le vécu de son metteur en scène. C’est vrai que Felix Van Groeningen a mis beaucoup de sa propre vie dans son 5e long métrage. D’abord, en situant le décor de son film au cœur de la ville de Gand en Belgique, là où il a grandi et possède encore de solides racines familiales.

Ensuite, en utilisant comme colonne vertébrale de son intrigue cette passion qui est la sienne pour la musique jouée fort et tard dans les bars. Le Belgica, établissement qui sert de décor au film, est ainsi le reflet quasi à l’identique du Charlatan, là où ado et jeune homme, le réalisateur a passé de longues soirées voire des nuits entières à boire, danser et faire la fête. Et pour pousser l’illusion encore plus loin, il a même confié au groupe vedette de ces années-là le soin de signer intégralement la bande originale de son film. La musique que vous avez donc entendue est composée par Soulwax, groupe de rock électro révélé en 1996 avec un premier album très remarqué au pays de Jacques Brel et de la moule-frites... Un an de travail pour les musiciens, retranchés en studio pour qu’au final, chaque chanson réponde spécifiquement à une scène bien précise. Soin du détail étonnant, deux groupes ont même été carrément crées de toute pièce pour figurer sur scène dans Belgica : The Shitz et They Live...

Fracassant et bouleversant, rude et sensible, le film a voyagé dans le monde entier, profitant de l’aura acquise par Felix Van Groeningen depuis Alabama Monroe, un portrait impressionnant  d’une chanteuse à la dérive, hantée par la mort de sa petite fille. Film nommé aux Oscars et qui connut une carrière exceptionnelle en Europe : salué par le prix du public au festival de Berlin 2013 et le César du meilleur film étranger 2014. Belgica a de son côté eu les honneurs de l’ouverture de Sundance, la grand-messe du cinéma indépendant américain en 2016...

A mesure qu’il poursuit sa filmographie, Felix Van Groeningen semble épurer son écriture : après l’enfance dantesque d’un écrivain de La merditude des choses , et le mélo dramatique Alabama Monroe, Belgica étonne par la simplicité de son sujet : un café, le Belgica, ...

De Felix Van Groeningen, soyons parfaitement honnête, je n'ai rien vu, rien lu, nada, pas même Alabama Monroe qui désormais va figurer tout en haut de ma liste d'envies. J'ai honte parce que Belgica traîne derrière lui une patte experte, une personnalité fort bien construite, ...

Il est parfois difficile de toucher du doigt ce qui fait la différence entre le banal et l’extraordinaire. Une alchimie qui dose parfaitement les ingrédients que l’on emploie tous les jours, et en fait ressortir ce qu’on ne saurait définir que comme « quelque chose de ...