BIG TROUBLE

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Attention, film inédit et pas de n’importe qui : Big Trouble est le dernier film de JohnCassavetes, l’auteur de Faces, Gloria, Shadows. Déjà malade, il accepta de réaliser ce film écrit par Andrew Bergman sur la demande de son ami Peter Falk, acteur principal du film. Un travail de commande donc où l'on ne retrouve pas vraiment l'univers du cinéaste, mais, comme dans ses autres films, cette farce policière fait la part belle aux acteurs. Big Trouble pourrait être considéré comme le remake foldingue d'Assurance sur la mort ! Un courtier en assurances est ainsi embringué dans une histoire d'arnaque par une blonde dont le mari est soit-disant au seuil de la mort. Décidé à trouver l'argent nécessaire pour payer à ses triplés leur scolarité à Yale, le pauvre courtier va aller de Charybde en Scylla, d'un faux meurtre à un cambriolage désastreux, mené par le bout du nez par le mari de la blonde, un escroc des plus inventif ! Dans ce rôle en or, Peter Falk en fait des caisses, grimace, joue avec les mains, et c'est ça qui est bon ! Le courtier lui est interprété par Alan Arkin, bien connu aujourd'hui pour être le grand-père très rock and roll de Little Miss Sunshine. Précisons que BIG TROUBLE ultime apport de Cassavetes au cinéma n’est jamais sorti en France.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BALANCE MAMAN HORS DU TRAIN DE DANNY DEVITO ou encore ASSURANCE SUR LA MORT DE BILLY WILDER .

Opening Night, Meurtre d’unbookmaker chinois, Une femme sous influence, Husbands, Gloria, Love Streams : en vingt-sept ans, de 1959 à 1986,  et une poignée de films, John Cassavetes a tout simplement révolutionné le cinéma. Un film de Cassavetes ne peut laisser indifférent tant il implique une véritable réaction émotionnelle. Avec lui, le spectateur n’est plus au spectacle, il ne regarde pas l'histoire, il la vit, avec douleur s'il le faut. Implication rendue possible par l’extrême dynamisme de la mise en scène - de la caméra comme du montage -, qui colle aux visages, aux gestes souvent irraisonnés des personnages, à l'empathie exceptionnelle que le cinéaste a pour eux. Tous ses films racontent à leur manière la même histoire : des hommes et des femmes incompris, souvent trop entourés, mais profondément seuls en réalité. Des êtres qui se heurtent parce qu'ils cherchent l'amour, le thème majeur et l'obsession de Cassavetes. L'amour qui sauve, qui est au-dessus de tout, même de la raison et dont il faut trouver coûte que coûte la définition, quitte à souffrir, à passer pour dingue, comme la plupart de ses héroïnes. Certaines scènes, presque éprouvantes dans leur vérité, semblent improvisées, et pourtant Cassavetes a toujours précisé que tout était écrit et qu'il tenait à ce que chaque ligne de dialogue soit respectée - tant qu’elle convenait au comédien. Certains films comme Faces furent aussi tournés dans la continuité de l'histoire, une chose très rare dans le cinéma où les scènes sont la plupart du temps tournées dans le désordre. Ce combattant de la vérité émotionnelle a voué sa vie au cinéma. Et dans ses films transparaît un amour inconditionnel de l’humain et l’une des analyses les plus fines jamais transcrites sur grand écran des relations hommes/femmes. A Ben Gazzara qui lui demanda un jour « Comment se fait-il que tu aimes autant le cinéma ? », il répondit : « L’immortalité ». 

L'ultime film du grand John Cassavetes : un polar malicieux du doux nom de Big Trouble composé d'une pléiade de comédiens tous mieux dirigés les uns que les autres. Sans atteindre le niveau des plus grands chefs d'oeuvre de son auteur ( Love Streams, Faces, Opening Night, Une ...

Nous voici devant un Cassavetes qui n'en est pas un tout à fait. On y retrouve son sens de l'humour déjanté, son grain de folie, la passion et la spontanéité de ses acteurs, son acolyte Peter Falk, mais la réalisation est plus précise qu'elle n'a pu l'être sur ses précédents ...