BOBBY DEERFIELD

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Al Pacino en pilote de F1 après Le Parrain, Serpico et Un après-midi de chien, c’est plutôt prometteur. Mais de course de voitures, malgré la présence de plusieurs pilotes célèbres comme Patrick Depailler, James Hunt ou Mario Andretti, il n’est finalement ici que peu question.

C’est d’abord à un tour de l’Europe paradisiaque des années 70 que nous sommes conviés. A bord du coupé Alfa Roméo d’Al Pacino qui nous conduit d’abord du Mans à Paris, avec des Champs Elysées parsemés de R16 et de 2CV, puis en Suisse et enfin, en passant par le lac de Côme, dans les faubourgs de Florence et les collines de Toscane, où s’envolent les montgolfières...
Car c’est d’une histoire d’amour qu’il s’agit ici, une de ces histoires d’amour tragiques où la mort nous attend au tournant et qui donne à chaque instant une saveur particulièrement lacrymale, bien soutenue par la bande originale de Dave Grusin.
Du coup, la véritable attraction du film n’est pas Pacino - Deerfield. Elle est suisse, et parle avec un délicieux petit accent allemand, en anglais comme en français: c’est Marthe Keller, qui fut l’année précédente la petite amie de Dustin Hoffman dans le Marathon Man de John Schlesinger.

Si la presse de l’époque se délecte de l’histoire d’amour hors caméra qu’elle vit ensuite avec Pacino, celle qui les réunit à l’écran est suffisamment déroutante pour qu’on se laisse mener en auto. Marthe Keller passe du coq à l’âne avec grâce et légèreté, on ne s’ennuie jamais avec elle.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver NOS PLUS BELLES ANNÉES ou encore VIRAGES .

Ce Bobby Deerfield est une adaptation d’un roman de 1961 d’Erich-Maria Remarque, auteur allemand rendu célèbre entre les deux guerres par son pacifiste A l’ouest rien de nouveau. Ce roman fut d’abord publié sous forme de feuilleton dans un magazine allemand. Il s’intitulait Le ciel n’a pas de préférés (Der Himmel kennt keine Günstlinge) et se terminait encore plus tragiquement que le film. Quant à Remarque, à peu près à la même époque, il épousait sur le tard l’actrice Paulette Goddard, une ex de Charlie Chaplin.

Il faut rappeler ici que l’entrée dans les années 70 a été marquée par le film qui a fait pleurer toutes les chaumières du monde, le Love Story d’Arthur Hiller, avec dans le rôle des amants désunis par la maladie, Ryan O’Neal et Ali MacGraw. Maintenant, si vous voulez voir davantage de voitures rouler, choisissez Virages, Le Mans ou Grand Prix, avec des acteurs comme Paul Newman ou Steve McQueen qui furent de vrais pilotes. Et pourquoi pas même Driven de Renny Harlin avec Sylvester Stallone ou encore le Cars de Pixar et ses voitures animées? Si c’est la filmo du réalisateur, Sydney Pollack, que vous préférez explorer, nous avons quelques belles bouteilles à la cave: On achève bien les chevaux, Jeremiah Johnson, Les 3 Jours du Condor et, toujours au rayon histoire d’amour, Nos Plus Belles Années, avec Barbra Streisand et Robert Redford.

En ce qui concerne Al Pacino, c’est sa première rencontre avec Sydney Pollack. Avant ce film, il n’a d’ailleurs tourné que dans 7 longs métrages dont six entre 71 et 75, tous devenus des classiques où il tient à chaque fois l’un des rôles principaux: 2 de Jerry Schatzberg, Panique à Needle Park et L’Epouvantail (avec Gene Hackman); 2 de Sidney Lumet, Serpico et Un après-midi de chien (avec John Cazale) et bien sûr, les 2 incunables de Francis Ford Coppola, les Parrain 1 et 2 (avec, ou sans, Marlon Brando).
Au rayon ‘curiosités camembert’, avez-vous reconnu Gérard Hernandez en Carlos Del Montanaro? Et puis, rendons hommage en passant à la belle Anny Duperey, de son vrai nom Annie Legras, qui a ici un rôle ingrat, quoiqu’anglophone, alors qu’elle sort tout juste du guilleret Un éléphant ça trompe énormément d’Yves Robert.