BROKEN CITY

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Allez, aujourd’hui c’est la fête des maires… Non, non attendez : avant de vous précipiter chez le premier fleuriste, chocolatier ou bijoutier venu, pas de panique, je ne parle pas de nos chères mamans mais de ces hommes et de ces femmes qui dirigent nos cités.

Dans Broken city, Mark Wahlberg est un ancien policier, devenu détective privé, qui va être engagé par Russell Crowe, patron de la ville de New York. Objet de la mission : enquêter sur la supposée infidélité de la femme du premier élu de la Grosse Pomme. Les pépins justement ne vont pas tarder à s’abattre sur le pauvre détective car le souci c’est que ce travail, anodin en apparence, va vite se transformer en labyrinthe peuplé de problèmes plus ou moins dangereux, voire mortels…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L.A CONFIDENTIAL (Politique, adultère, mensonges et manipulations en tout genre : quelles que soient les époques, ces ressorts dramatiques fonctionnent sur les deux films...) ou encore CITY HALL (La mairie de New York est sans doute un des graals les plus tentants pour tout politicien qui se respecte. Pourquoi alors succomber aux côtés obscurs de cette force ? Al Pacino et Russell Crowe ont la réponse...).

Le nom du réalisateur de Broken city que vous venez de découvrir, ne vous est sans doute pas inconnu. Allen Hughes est en effet le frère jumeau d’Albert Hughes. Ensemble, les frangins ont marqué l’histoire du cinéma de la fin du 20e siècle, grâce à un premier long métrage en forme de coup de poing : Menace II society. Sorti en 1993, ce brûlot mettait en scène la jeunesse des ghettos afro-américains. Violence, langage cru, message antiraciste et bande originale gangsta-rap, le film fit sensation et propulsa le tandem dans la liste de ceux sur lesquels il faudrait compter…

Malheureusement, les Hugues brothers ont peiné à confirmer tous ces espoirs… Ni Génération sacrifiée en 95 ou From hell en 2001 avec Johnny Depp n’ont trouvé leur public et satisfait la critique. Il faudra attendre 2009 avec le postapocalyptique Livre d’Eli, avec un étonnant Denzel Washington, pour retrouver un peu de cette maestria sauvage qui a fait leur précoce réputation. Allen Hughes a donc décidé de mener à bien des projets plus personnels, passant par exemple par la série télé et donc ce premier film en solo, Broken city. Il y creuse un sillon qui fait la réputation de quelques-uns de ses glorieux aînés : celle de la machination politique et du ver politique dans le fruit, en l’occurrence ici la Grosse Pomme, New York ! Sidney Lumet, Sydney Pollack, Ridley Scott, Costa-Gavras ou plus récemment George Clooney  en ont fait un genre à part entière, peuplé de politiciens corrompus, manipulateurs et menteurs.

Russell Crowe est-il est vrai parfait dans ce registre. Sa puissance physique, sa voix de stentor et son regard d’acier en font un maire au charisme fleurant la peur… Face à lui, Mark Wahlberg campe un de ces personnages qu’il affectionne : loser en apparence mais en quête de rédemption et donc dépourvu d’instinct de survie. Le résultat avouez-le est détonant, auréolé de la présence toujours aussi magnétique de la trop rare Catherine Zeta-Jones,  dans un rôle sensuel et vénéneux de femme fatale…

Il y a peu de fratries qui réalisent des films ensemble. Les Taviani, les Coen, les Raimi à la rigueur. Les Hughes font partie de ces gars-là. Encore plus rare, les frères qui se séparent le temps d’un film. Broken City est l’enfant d’Allen Hughes, séparé ...

On ne se moque pas de nous, au moins, et ça fait chaud au cœur. Dans ce polar politique plutôt ambitieux, les moyens sont mis pour nous caresser dans le sens du poil : casting de luxe, scénario qui se veut plutôt malin, image soignée, psychologie raisonnablement vraisemblable, ...

En voyant les autres notes et en lisant quelques critiques, je m'aperçois que j'ai tendance à surnoter ce thriller politique, un genre qui a toujours eu mes faveurs. En l'occurrence, il s'agit plutôt d'un film noir avec un arrière-plan politique, car le véritable héros est ...