BURNING CASABLANCA

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Rock star déchue, Larsen Snake revient dans sa Casablanca natale où il fait la rencontre explosive de Rajae, une fille de la rue à la voix d’or. Ils écument les nuits de cette ville et tombent éperdument amoureux. Mais leur passion est vite rattrapée par leur passé, et le couple sauvage prend la route du désert pour échapper à ses démons. Tel est le synopsis du film écrit et réalisé par Ismaël El Iraki dont c’est le premier long-métrage. 

« Ce n’est pas un film, c’est un incendie » a déclaré son réalisateur au moment de la sortie de Casablanca Burning. Il résumait ainsi le foisonnement d’univers qui ont inspiré son film : le rock marocain des années 70, les westerns spaghetti, les bagues à tête de mort, les personnages de femmes fortes. Sans oublier le rêve revendiqué de filmer de la musique live en Cinémascope et celui d’écrire les dialogues avec l’argot urbain et poétique de Casablanca. 

Et le cinéaste d’ajouter à cette première salve d’influences et de références pour le moins éclectiques, les flics tortionnaires des années de plomb, le soleil noir de la drogue, les flashes et les visions gravés en moi de la nuit du Bataclan laquelle, dit-il, a fait de lui « un survivant ». Tous ces éléments sonores et visuels et bien d’autres encore se retrouvent dans la narration enfiévrée de Burning Casablanca.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SAILOR ET LULA (Les deux protagonistes du film de David Lynch annoncent ceux de Burning Casablanca dans leur démesure et le recours à la cavale pour vivre leur passion jusqu'au bout.) ou encore GOODBYE MOROCCO (Nadir Mokneche donne ici sa vision du Maroc actuel comme le fait Ismaël El Iraki).

Né en en 1983, Ismaël El Iraki vit et travaille entre Paris et Casablanca et Paris où il a étudié la réalisation à la Fémis.  De Cannes à Clermont-Ferrand, ses courts-métrages sont remarqués. Il y mêle film de genre d’auteur et sa terre natale marocaine. Parallèlement, ce passionné de musique a fondé à Paris une société de captation de concerts et a produit des photos pour des groupes de musique ainsi qu’une installation vidéo pour la Mostra de Venise. Avec Burning Casablanca, il franchit le cap toujours périlleux et décisif du premier long-métrage de fiction. 

De l’aveu même du cinéaste, le cœur battant du film, c’est assurément l’expérience dramatique qu’il a vécu en étant présent lors de l’attentat du Bataclan. Les personnages du film souffrent de ce même stress post-traumatique dont il fut lui-même victime après le drame parisien. Burning Casablanca est ainsi une histoire d’amour entre deux survivants hantés par des hallucinations et des cauchemars les mêmes qui assaillent encore le cinéaste. 

Parce qu’il est un cinéphile et cinéaste mélomane, Ismaël El Iraki a accordé à la bande originale de son film une attention toute particulière évidemment. Outre la musique proprement dite du film que l’on doit à Alexandre Tartière et Neyl Nejai, on note l’utilisation d’une playlist forte d’une vingtaine de titres où se mêlent rocks anglo-saxons et marocains des années 70, compositions récentes et même un morceau chanté par la célèbre diva égyptienne Oum Kalthoum !

Voilà un film qui change un peu des films venus du Maghreb qui arrivent d'habitude sur nos écrans. Ici, pas de naturalisme (même si le film demeure dans une veine assez réaliste), peu de constat social (on notera quand même, en sous-texte, un regard sur la violence masculine, ...

Burning Casablanca, c’est la rencontre improbable d’un ancien chanteur de Rock drogué et fauché qui fuit ses démons et d’une jeune femme prostituée qui n’attend plus rien de la vie. Forcément, ces deux écorchés tombent amoureux et s’engagent dans un Struggle for ...