C'EST QUI CETTE FILLE

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Bon, clairement, il y a des soirs où on ferait mieux de rester chez soi à regarder une rediff de « Camping paradis » au lieu d’aller boire un coup dans un bar branché… Vous savez, ce verre et ce bar branché qui vont bouleverser tout le reste de votre existence ? C’est ce qui va arriver à Jérôme dans le film qui suit.

Une nuit, Jérôme croise le regard de Gina, hôtesse de l’air américaine en escale à Paris. Un verre en entraînant un autre, les deux jeunes gens finissent la soirée ensemble, sauf qu’au matin pour Gina, cette aventure d’une nuit est devenue celle d’une vie. Le cauchemar commence alors pour le pauvre Jérôme puisque sa dernière conquête en date va tout faire pour s’incruster dans son quotidien, quitte à le parasiter !

Entre thriller et comédie romantique, C’est qui cette fille ? est le 2e film de Nathan Silver, réalisateur américain et nouvelle coqueluche du cinéma indépendant aux Etats Unis…

 
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L’un des atouts de C’est qui cette fille ? est la magnifique lumière qui baigne le film de Nathan Silver. Bien que jeune réalisateur, il a eu la riche et astucieuse idée de faire appel à un technicien inspiré, presque un magicien en la matière, j’ai nommé Sean Price Williams, dont le travail sur Good times en 2017 lui avait valu des louanges appuyées. La nuit, les néons, la fête : tout cela confère au film une ambiance très à part mais ce n’est pas la seule raison : sachez que le metteur en scène a appliqué à son film le fameux principe de l’improvisation.

Esther Garrel et Damien Bonnard étaient évidemment au courant des grandes lignes de l’histoire, (à partir d’un scénario d’une quarantaine de pages), mais Nathan Silver leur a laissé toute latitude et les a même franchement encouragés à laisser libre cours à leur imagination. Bluffé par leur énergie et leur don pour rebondir sur les situations, le réalisateur n’a eu qu’à laisser tourner sa caméra pour saisir ces petits miracles de cinéma… Ce procédé que d’aucuns jugent artificiel est une constante du 7e art. On pense bien entendu d’abord à Claude Lelouch dont l’œuvre toute entière tourne autour de cette idée. De Un homme et une femme à Salaud on t’aime en passant par ses grands classiques comme L‘aventure c’est l’aventure, Itinéraire d’un enfant gâté ou Les uns et les autres, il n’a cessé de souffler les dialogues aux acteurs pendant qu’il les filmait ! Maiwenn, passée par son plateau, a appliqué la même règle sur ses films comme Pardonnez-moi, Polisse ou Mon roi…

Sachez aussi que certaines scènes emblématiques de films mondialement connus ont elles aussi été improvisées : le monologue de Marlon Brando caressant son chat dans Le parrain de Coppola ou celui de Robert de Niro face au miroir dans Taxi driver. Et puis la fameuse séquence des Aventuriers de l’Arche Perdue dans laquelle Harisson Ford abat un méchant : initialement, il devait combattre au sabre mais une tourista contractée en Tunisie a poussé si je puis dire la star à abréger les choses !

Un film de fantasmes. Une hôtesse de l'air. Américaine. Qui découvre Paris. Prête à tout pour garder son homme, ou celui qu'elle croit sien. Un cartomancien androgyne. Des stripteaseuses pleines d'imagination. Et beaucoup de néons !! Une question de point de vue... Alors ...