CHIC !

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Élégante comédie dans l’univers de la haute-couture Chic !est à sa manière une variation sur la fable de La Fontaine « Le rat des ville et le rat des champs ». D’un côté on a une célèbre styliste parisienne en panne d’inspiration à quelques jours de présenter sa nouvelle collection et de l’autre un paysagiste amoureux de sa Bretagne et de la nature. 

La grande prêtresse de la mode c’est Fanny Ardant et le jardinier sans chichi c’est Eric Elmosnino, aussi convaincant ici qu’en Serge Gainsbourg dans le film de Joann Sfar. Et c’est lui qui va servir de muse et relancer l'imagination de la créatrice. Marina Hands, quant à elle, interprète une assistante arriviste au service de la diva de la mode embarquée dans une affaire qui prend une tournure qu’elle n’avait pas prévue.

La mise en scène est de Jérôme Cornuau, qui a signé de nombreux films dramatiques ou des thrillers comme Les Brigades du Tigre ou La Traversée. Chic ! est sa deuxième comédie romantique après une première, tournée dans les années 90 et qu’il considère avoir « un peu raté ». Du coup, il a tiré les enseignements de ses précédentes erreurs et évité certains pièges. Cette fois le résultat lui va parfaitement : « Sans autosatisfaction, déclare-t-il, si je voyais ce film en salle, je le trouverais chouette ! »

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DRÔLE DE FRIMOUSSE (Une jeune libraire découvre l'univers de la mode) ou encore ZOOLANDER (Une comédie dans les coulisses de la mode).

Le monde de la mode se veut séduisant pourtant son fonctionnement n’a rien d’un conte de fées et cette comédie, sous ses dialogues percutants et le burlesque de ses situations, pointe des aspects peu reluisants de cet univers. Jérôme Cornuau, qui a eu l’occasion de réaliser des pubs pour du parfum ou des crèmes de beauté ne connaissait pas jusqu’ici les coulisses de la haute couture et ne voulait pas en faire une peinture caricaturale. Avant le tournage, il s’est donc documenté, a lu des biographies de créateurs, a été voir des défilés. Il explique que son souci était d’être le plus juste, « d’essayer de montrer que sous le vernis du luxe se dissimule un monde où les rapports humains n’existent pas : obéir sans rechigner est le mot d’ordre. Pas d’état d’âme. Un monde implacable où chacun est prêt à marcher sur l’autre pour arriver à ses fins »…

En fait ces rapports dans le travail que décrit le film ne sont pas propres au secteur de la mode. Comme le dit Marina Hands « c’est surtout un regard lucide sur notre société moderne. Le fait de travailler dans une grosse entreprise très hiérarchisée, avec des enjeux économiques colossaux, a forcément des retombées sur ceux qui vivent dans ces univers. »

De son côté, Fanny Ardant confirme que son personnage de la diva de la mode n’a rien d’un cliché. Elle la voit comme une femme passionnée qui croit en ce qu’elle fait. « Elle n'est ni folle, ni méchante, ni égoïste », commente la comédienne » qui ajoute : «  Je comprends Alicia. Elle a raison : il ne faut jamais faire de compromis. Elle se moque des diktats financiers, des diktats de la mode». Quant au versant « rat des champs » et au personnage joué par Eric Elmosnino, dans la première version du scénario, il était pépiniériste mais Jérôme Cornuau a préféré en faire un paysagiste entouré d’un jardin plus poétique que des serres. Le tournage s’est déroulé chez un arboriculteur dont la propriété en Bretagne s’inspire des jardins japonais. D’ailleurs quand il a fallu tourner la scène de la taille des branches de l’arbre à 7 mètres du sol, comme le comédien ne souhaitait pas grimper là-haut c’est le paysagiste lui-même qui l’a doublé.

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