CHRISTINE

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Au début des années 1980, dix ans après la publication de son premier roman, Carrie, et suite au succès considérable de son adaptation cinématographique et de celle de Shining, les doits du treizième opus de Stephen King, Christine, sont achetés avant même sa sortie. L’heureux acquéreur, le producteur Richard Kobritz, le destine au réalisateur John Carpenter, avec lequel il a tourné Meurtre au 43ème étage, téléfilm interprété par Lauren Hutton. Le scénario en est immédiatement écrit par Bill Phillips, qui travaille principalement pour la télévision.

Le tournage de Christine débute le 22 avril 1983, alors que le livre, à peine mis en place en librairie, fait déjà un carton. Christine est une splendide Plymouth Fury de 1958 de couleur rouge sang. Dès la chaine de montage, à Detroit, elle a montré ce qu’elle avait sous le capot aux ouvriers qui l’ont approchée. Christine est mauvaise. L’histoire commence lorsqu’Arnie Cunningham, régulièrement moqué et malmené par les caïds du lycée, en fait l’acquisition.

Un étrange pouvoir passe alors entre ses mains. Comme si Christine était possédée du Diable et voulait éliminer toutes les personnes pouvant se mettre entre Arnie et elle, notamment les vilains harceleurs et Leigh, sa nouvelle petite amie. Et comme si la voiture insufflait au fur et à mesure au jeune homme une assurance inédite fondée sur sa propre monstruosité. Dans les rôles d’Arnie, de son meilleur copain Dennis et de sa petite amie Leigh, Carpenter choisit des inconnus et distribue respectivement Keith Gordon, John Stockwell et Alexandra Paul.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ENFER MÉCANIQUE ( ELIOTT SILVERSTEIN 1977) ou encore SHINING (STANLEY KUBRICK - 1980) .

Les trois acteurs principaux continueront une carrière, surtout à la télévision, et en passant même de l’autre côté de la caméra pour Keith Gordon et John Stockwell, tandis qu’Alexandra Paul devient un des piliers en maillot de bain rouge de la série Alerte à Malibu. À leurs côtés on retrouve le vétéran Robert Prosky (Le Solitaire de Michael Mann, La Dernière Marche de Tim Robbins) et, dans le rôle de l’inspecteur de police perspicace et fataliste, le toujours impeccable Harry Dean Stanton (Alien de Ridley Scott, Paris, Texas de Wim Wenders).

Pas moins de vingt-huit Plymouth Fury furent achetées et réparées pour figurer dans le film de John Carpenter. Il faut dire que la flamboyante voiture traverse les neuf cercles de l’enfer : accidentée, cabossée, vandalisée, écrasée, brûlée ! Il lui fallait bien quelques doublures pour renaître de ses cendres. Comme dans cette célèbre scène où Christine se répare seule sous l’œil énamouré d’Arnie qui vient de lui dire « Show me / Montre-moi ». En réalité ce sont les images de la démolition de la voiture, mais montées à l’envers et au ralenti : la tôle se défroisse miraculeusement.

Et vu la relation fusionnelle qui lie Arnie à sa Plymouth, cette scène est souvent comparée à une sorte de strip tease, à l’envers également : comment Christine se répare et se pare. Car c’est bien d’une emprise qu’il s’agit ici, celle d’une voiture/femme sur un adolescent fragile qu’elle transforme et réconforte, lui conférant un pouvoir inédit. Christine file la métaphore du passage à l’âge adulte alliée à l’image —devenue cliché— de la voiture comme objet de consommation et symbole de puissance.

Quelques bruits de moteurs pour accompagner le générique et d'un coup le génial Bad to the Bone de George Thorogood et de ses Destroyers, voilà comment être conquis dès le début ! Ici, John Carpenter adapte le roman de Stephen King et nous montre comment une voiture dénommée ...

(Allez, une dernière avant d'aller embrasser Morphée) Pourri jusqu'à l'os... Saloperie de Christine. Tel l'antéchrist dans ton usine automobile, te voilà sortie de l'antre du diable, rouge parmi les blanches voitures, prête à semer désolation ,dépendance et esprit de ...

N’aie pas peur. J’ai peur pour toi mon vieux, pour ce qui t’arrive pour toi et cette putain de bagnole. Je sais que tu es jaloux, mais on restera ami tant que tu resteras avec moi. Et tu sais ce qui arrive au connard qui ne le sont pas ! Non qu’est ce qui ...