CHRONIQUE DES PAUVRES AMANTS

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Via del Corno, une petite rue à Florence. La chronique du quartier, des familles qui y vivent, des femmes qui se crêpent le chignon, des jeunes des vieux, des gens qui s’aiment c’est une chronique de la vie quotidienne tournée par Carlo Lizzani en 1954.

Mais c’est aussi le récit  de la mort programmée qui s’avance en chemises noires. Nous sommes en 1925 et la gauche va perdre la bataille face aux fascistes. Anna Maria Ferrero et Antonella Lualdi sont les belles toscanes de ce film dramatique et le jeune Marcello Mastroianni 30 ans et encore second rôle y impose déjà son légendaire détachement.

Au sortir du néo-réalisme ce film en costume, tout en évoquant le passé, s’attache à une vision souriante de la vie sociale, et des petites gens, ceux qui vont subir l’histoire, se soumettre ou se démettre.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UNE JOURNÉE PARTICULIÈRE DE ETTORE SOLA (1977) (Le film référence sur la période du fascisme alliant un évènement majeur (la visite d'Hitler à Rome) et une passion secrète, en marge des foules mobilisées. Un film quasiment en huis clos où retentit le son des média et des hauts parleurs. L'histoire de deux êtres libres car hors du troupeau, une femme au foyer, un homosexuel. Ils vont s'aimer sans pouvoir s'aimer car leur histoire personnelle et l'histoire tout court ne le permettent pas. Une admirable fable servie par Sophia Loren et Marcello Mastroianni, encore jeunes, toujours beaux, extraordinairement émouvants.) ou encore AMARCORD DE FEDERICO FELLINI (1973) (Quelques souvenirs d'enfance du grand Federico sublimé par l'innocence, le burlesque ou la caricature. La question politique y est évidemment évoquée avec notamment l'incidence des chemises noires sur la vie de tous les jours. Il maestro les caricature joyeusement et montre que le ridicule peut tuer... les autres. Un chef d'oeuvre proche du caricaturiste de presse que fut Fellini, avec le sens opératique, la puissance emphatique qui ont fait son cinéma.).

A l’origine de La chronique des pauvres amants il y a un livre de Vasco Pratolini, un florentin, qui probablement victime d’un chantage, fut informateur pour le parti fasciste, avant de devenir résistant. Ses livres seront la matrice de quatre films importants marqués par le néo-réalisme historique ou tardif: Les Jeunes Filles de San Frediano de Valerio Zurlini (1955) puis Journal intime (1962) de Zurlini toujours, enfin Metello de Mauro Bolognini (1970). Il a aussi collaboré à l’écriture de films essentiels comme Païsa de Roberto Rosselini (1946) et Rocco et ses frères de Luchino Visconti (1960).

La chronique des pauvres amants, livre paru en 1947, faillit devenir un film de Visconti dés 1950, mais la censure entrava la production de cette oeuvre. Faute de producteurs, Lizzani mit en place une véritable coopérative de spectateurs pour financer son film. Les acteurs selon la tradition italienne furent post-synchronisés mais par des doublures qui avaient l’accent toscan, très important dans l’enracinement du film.

L’oeuvre fit pleurer dans les chaumières grâce à Antonnella Lualdi 24 ans, une des Vitelloni de Fellini, à l’époque l’équivalent de Gina Lollobridgida mais aussi son amoureux dans le film, Gabriele Tinti qui fera une carrière de série B entre film de guerre, biblique et productions érotiques. Tinti que les français connaissent pour avoir joué Don César dans La folie des grandeurs. Marqué par l’influence considérable du parti communiste italien, le film est aussi une romance, preuve que la classe ouvrière va au paradis des amours contrariées.

La Chronique des pauvres amants (Cronache di poveri amanti) est une comédie dramatique italien réalisé par Carlo Lizzani, coécrite par Sergio Amidei (Rome, ville ouverte (Roma, città aperta), Sciuscia et Païsa), d'après le roman homonyme de Vasco Pratolini qui met en scéne ...

En plus d'être un beau film La Chronique des pauvres amants est assez intéressant à recaser dans la merveilleuse chronologie du cinéma italien. Lizzani et ses scénaristes dans un premier temps tranchent assez radicalement avec le Néo Réalisme vivant ses heures de gloire ...

Un des films les plus romantiques de l’histoire du cinéma. Dans une Florence partagée entre son passé prestigieux et son présent sordide, l’auteur nous conte al montée du fascisme dans une chronique pittoresque d’une petite rue de la ville. Les personnages sont bien ...