COMEDOWN

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Né au Bengladesh en 1967, le cinéaste britannique Menhaj Huda se fit remarquer dès ses débuts à la télévision et dès Jump Boy, un court métrage qu’il tourne en 1999 et qui annonce déjà son premier long métrage, Kidulthood, le portrait d’un groupe d’ados londoniens confrontés à la violence quotidienne et au choix périlleux d’un avenir bien difficile à imaginer. Le scénario de ce film sera récompensé en 2006 par le jury du festival du film britannique de Dinard.

Poursuivant son travail à la télévision, le cinéaste attendra 2011 pour revenir au cinéma avec Everywhere and Nowhere, l’histoire d’un jeune britannique d’origine pakistanaise partagé entre les traditions familiales et sa passion pour la musique, et, en 2012, avec Comedown, un film d’horreur, la descente aux enfers d’un groupe d’amis revenant sur les lieux de leur enfance.

L’immeuble où ils ont grandi est aujourd’hui abandonné et semble parfait pour abriter une radio pirate. Malheureusement, l’immeuble, morbide et tout à fait effrayant, n’est pas si abandonné que cela. Ainsi commence Comedown, un film d’horreur extrêmement réaliste, présenté en avant-première mondiale en octobre 2012 au Festival International du Film d’Horreur de Manchester et à, surtout, ne pas regarder seul, la nuit !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver THE RAID (2012) (A Jakarta, un immeuble est le QG de dangereux trafiquant. Lorsque la police donne l’assaut, c’est étage par étage qu’elle devra se battre.) ou encore DIX PETITS INDIENS (1945) (Comme le mystérieux intrus élimine un par un les ados piégés dans l’immeuble, un hôte mystérieux élimine un par un ses invités.).

Si les affres d’un groupe d’ados confrontés à un assassin psychopathe est le point de départ d’un grand nombre de films d’horreur, à tel point qu’ils en composent un sous-genre baptisé « slasher », Comedown semble être le premier «slasher» ayant pour cadre une radio pirate, c’est en tout cas la conclusion à laquelle arrivait Menhaj Huda au cours d’une interview précédant l’avant première de son film à Manchester. Plus sérieusement, le cinéaste, qui abordait pour la première fois ce genre, avouait rester très attaché aux dimensions sociales de son récit. Il voulait que chaque personnage ait une identité propre, un vécu qui le rende unique et attachant. De ce point de vue, il fut servi par le scénario de Steven Kendall, auquel on devait déjà, une dizaine d’années plus tôt, celui de Capital Punishment, le premier film d’Adrian Vitoria, futur lauréat du festival du film britannique de Dinard pour The Crew.

Tourné à Londres en mars-avril 2010 pour un budget estimé à deux millions de livres, Comedown réunissait une bande de jeune comédiens, parmi lesquels Adam Deacon (dans le rôle de Jason), comédien, scénariste, metteur en scène et rappeur britannique qui avait entamé sa carrière au théâtre à l’âge de 12 ans. Il avait déjà participé aux deux précédents longs métrages de Menhaj Huda et on l’avait entraperçu en 2002 dans Ali G, la comédie loufoque menée par Sacha Baron Cohen.

A ses côtés on reconnait Sophie Stuckey (dans le rôle de Jemma) qui, la même année, avait été la défunte épouse de Daniel Radcliffe dans la Dame en noir de James Watkins ; Jessica Barden (dans le rôle de Kelly), aperçu en 2010 dans Tamara Drewe de Stephen Frears, et Geoff Bell (dans le rôle du locataire), aperçu en 2003 dans la Jeune fille à la perle de Peter Webber, en 2006 dans Scoop de Woody Allen et en 2011 dans Cheval de guerre de Steven Spielberg. Côté « carnet rose », on notera que trois mois avant la présentation officiel de Comedown, Menhaj Huda avait épousé Lily Lapenna qui, après avoir travaillé dans des ONG au Zimbabwe et au Bangladesh (pays natal de son mari), fonda une structure venant en aide aux projets les plus divers menés par de jeunes gens défavorisés, grâce à l’intermédiaire du microcrédit.