COMME T'Y ES BELLE !

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Tourné en 2005, dix ans après le succès sans précédent de La Vérité si je mens de Thomas Gilou, le deuxième long métrage de Lisa Azuelos met en scène quatre femmes de la communauté juive sépharade parisienne. C'est un film de filles, pour faire rire et pleurer les filles, une histoire de princesses modernes, farouchement indépendantes, qui tueraient leurs mères pour un bon mot, mais n'en rêvent pas moins du Prince Charmant.

L'une est divorcée et fière de l'être, l'autre est une femme au foyer malheureuse, la troisième ne se remet pas de sa séparation, et la quatrième est célibataire : avec son panel représentatif de la femme d'aujourd'hui, entre peines de cœur, régime à répétition, shopping et soucis d'enfants, le film puise ses références autant vers les séries américaines du genre Sex and the City, que vers la comédie romantique plus classique…

Comme t'y es belle doit beaucoup à l'énergie et à la drôlerie communicative de ses quatre interprètes principales, Michèle Laroque, Aure Atika, Valérie Benguigui et Géraldine Nakache. Je vous laisse donc en compagnie d'Isa, Léa, Alice, et Nina…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver FEMMES, DE GEORGE CUKOR ou encore VÉNUS BEAUTÉ (INSTITUT), DE TONIE MARSHALL .

En 1995, Lisa Azuelos avait coréalisé Ainsi soit-elles avec Patrick Alessandrin et elle cosignait en 2001 le scénario de 15 août, réalisé en solo par ce dernier et qui était plutôt centré sur les affres de personnages masculins. Lisa Azuelos est la fille de la comédienne et chanteuse Marie Laforêt, elle s'est ici inspirée de la famille de son père, d'origine marocaine, et déclarait à la sortie du film : "Je voulais rendre hommage aux femmes de cette communauté, à ma grand-mère et à mes tantes que j'aimais énormément, aux "nourritures affectives" qu'elles m'ont toujours apporté."

Dans les rôles des femmes plus âgées de la communauté haute en couleur de Comme t'y es belle, on retrouve l'animatrice de radio Macha Bérenger dont on connaît plus la voix que le visage et Marthe Villalonga, comédienne transgénérationnelle, mère de Guy Bedos dans Un éléphant ça trompe énormément de Yves Robert, de Patrick Bruel dans Le Coup de Sirocco d'Alexandre Arcady ou de Catherine Deneuve dans Ma saison préférée d'André Téchiné.

Le décor de l'institut de beauté, s'il paraît le lieu idéal pour mettre en scène les préoccupations de la gente féminine, n'a pas été si souvent exploité par le cinéma français : avant Comme t'y es belle, il y a eu Vénus Beauté (Institut) de Tonie Marshall et, depuis, Caramel de Nadine Labaki, coproduction libanaise. Enfin, si je vous demande quel point commun existe entre le film de Lisa Azuelos et Magdalene Sisters de Peter Mullan ou It's a free world de Ken Loach, vous auriez tort de me répondre : "aucun" ! Le talentueux chef opérateur britannique Nigel Willoughby a, en effet, signé l'image de ces trois films…