COMPLOTS

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Avec pas moins de six films tournés ensemble, l’acteur Mel Gibson et le réalisateur Richard Donner forment ce qu’on appelle une équipe qui gagne. Complots, en 1997 est leur cinquième collaboration après les trois premiers volets de L’Arme Fatale suivis de Maverick et avant L’Arme Fatale 4.

Ce film met en scène le champion des «action movies» américains des années 90 dans un rôle à contre-emploi de chauffeur de taxi newyorkais à tendances paranoïaques. Face à lui, Julia Roberts, éternelle Pretty Woman (Garry Marshall, 1990), change une fois encore de registre. Ce qu’elle n’a pas hésité à faire tout au long de sa carrière notamment avec Joel Schumacher dans L’Expérience interdite (1991), Alan J. Pakula dans L’Affaire Pelikan (1994) ou Stephen Frears dans Mary Reilly (1996). Pourtant, ce sont les comédies romantiques qui feront toujours sa gloire, surtout quand elles sont aussi réussies que Le Mariage de mon meilleur ami de P.J. Hogan (1997) ou Coup de foudre à Notting Hill de Roger Michell (1999). Star absolue, Julia Roberts est d’abord une excellente comédienne, aussi douée pour le rire que pour les larmes. C’est sans doute Steven Soderbergh qui a le mieux compris cette dualité en lui offrant à la fois le rôle d’une femme simple, mère célibataire et battante qui se met à travailler pour un avocat dans Erin Brockovich (ce qui lui valut son Oscar), et celui de l’épouse délicieuse de Danny Ocean dans Ocean’s Eleven qui va même se faire passer pour Julia Roberts et se moquer de sa propre image dans Ocean’s Twelve.

Dans Complots de Richard Donner, elle est, une fois de plus, parfaite : idéale et normale, forte et fragile, Alice Sutton fait partie de ses plus belles compositions.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L’INTERPRÈTE (THE INTERPRETER) DE SIDNEY POLLACK (2004) ou encore TAXI DRIVER DE MARTIN SCORSESE (1976) .

Dans le rôle de l’effrayant Docteur Jonas, vous aurez reconnu Patrick Stewart, qui sort enfin de ses éternels costumes en lycra moulant doublé téflon de la série TV Star Trek : la nouvelle génération. Il y incarnait le Capitaine Jean-Luc Picard, personnage qu’il a repris ensuite au cinéma. Ce solide comédien britannique, découvert dans Excalibur de son compatriote John Boorman en 1981, a, depuis, retrouvé un rôle récurrent sur grand écran, celui du professeur Charles-Xavier, dans la série des X-Men… On doit le scénario retors de Complots à Brian Helgeland, né en 1961 aux Etats-Unis.

Il a d’abord signé le script du Cauchemar de Freddy, quatrième volet des aventures de l’homme aux mains en lames de couteaux, réalisé par Renny Harlin en 1988 ; puis travaillé pour la télévision, notamment sur les séries Vendredi 13 et Les Contes de la Crypte. Au cinéma, il a collaboré une première fois avec Richard Donner pour Assassins (1995), mais c’est surtout sa brillante adaptation du roman de James Ellroy, L.A. Confidential – mis en scène par Curtis Hanson –qui lui vaut la reconnaissance du public… et particulièrement de ses pairs, puisqu’ils lui décerneront un Oscar. On lui doit encore le scénario très décrié de Postman (1997) réalisé par Kevin Costner et l’adaptation très célébrée du roman de Dennis Lehanne, Mystic River, mise en scène par Clint Eastwood en 2003.

Lorsqu’il passe derrière la caméra en 1999 avec Payback, qu’il a adapté d’une nouvelle de Donald Westlake, il confie à Mel Gibson le rôle principal, celui d’un homme laissé pour mort par sa femme et l’amant de celle-ci et qui revient pour se venger. Il aura, cela dit, des différends avec l'acteur. Depuis, entre deux scénarios pour Ridley Scott, Paul Weitz, Paul Greengrass ou Phillip Noyce, Brian Helgeland a réalisé Chevalier (2001) et Le Purificateur (2003), tous deux avec le désormais regretté Heath Ledger.