DEMAIN ET TOUS LES AUTRES JOURS

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Comme La vie ne me fait pas peur et Camille redouble, deux des précédentes réalisations de Noémie Lvovsky, Demain et tous les autres jours est dédié à Geneviève Lvovsky, la mère de la cinéaste. Le film met en scène la relation forte entre une femme, à la lisière de la folie, et sa fille de 9 ans. Cependant au terme « autobiographique » la réalisatrice préfère celui de « personnelle» pour parler de cette oeuvre, car elle ne livre pas ici des scènes de sa propre enfance.

A l’écran, la mère, jouée par Noémie Lvovsky elle-même, a beau adorer sa fille, elle ne peut pas s’empêcher d’aller trainer dans les rues vêtue d’une robe de mariée, ou de quitter la ville par le premier train pendant que sa fille lui mitonne un dîner de Noël. La fillette s’occupe souvent de sa maman comme le ferait un adulte et même si le récit fait des échappées burlesques ou lyriques, une menace plane car l’enfant redoute d’être séparée de sa mère.

Restituant avec justesse et émotion les sensations de l’enfance, Demain et tous les autres jours n’en est pas moins une déclaration d’amour de Noémie Lvovsky à sa mère qu’elle décrit comme une personnalité « poétique, très intelligente mais incapable d’avoir une vie sociale ». Et la cinéaste reconnaît que de créer cette fiction l'a aidée à mieux accepter que l'amour pour sa mère est « sans limites et invivable » à la fois.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UNE FEMME SOUS INFLUENCE (Gena Rowlands y interprète un personnage de mère aimante aux frontières de la folie) ou encore LES SENTIMENTS (Une autre réalisation de Noémie Lvovsky sur un scénario qu'elle a coécrit également avec Florence Seyvos).

Le conseil de Hitchcock aux jeunes réalisateurs était catégorique : « Evitez de tourner avec des enfants, des animaux ou Charles Laughton ! ». Confier le rôle principal à une actrice de 10 ans qui a pour confidente une chouette n’a pas rebuté Noémie Lvovsky. Elle a tout de suite vu en Luce Rodriguez l’interprète idéale de Mathilde. Pour la préparer au rôle, elle lui a proposé d’écrire le journal intime de son personnage à la première personne. Et, bien en amont des prises de vues, une à deux fois par semaine, la cinéaste lisait le scénario à voix haute avec Luce et sa coach. Assises puis debout. Ces séances de familiarisation ont été suspendues deux mois avant le premier clap, si bien que les comédiennes, imprégnées du texte, étaient plus disponibles pour vivre la scène sur le plateau.

Avec ses moments de grâce et la belle énergie qu’il dégage, Demain et tous les autres jours est pourtant en quelque sorte une oeuvre miraculée. « Ce film est d’autant plus vivant qu’on l’a cru mort », raconte la cinéaste. Le tournage a été en effet arrêté deux fois. Et la deuxième fois, c’est un arrêt définitif qui a été prononcé, car, pour des raisons médicales, la jeune comédienne Luce Rodriguez ne pouvait plus continuer. La moitié du film avait été tournée dans le désordre et, avec sa monteuse, la réalisatrice a tenté de bâtir un nouveau récit à partir des rushes. Les producteurs ont alors accepté de relancer les prises de vues. Des scènes ont été réécrites et Anaïs Demoustier a repris le personnage de Mathilde qu’elle incarne avec quelques années de plus.

Quant à la chouette qui parle, Noémie Lvovsky explique que l’idée vient de ses lectures des pièces de Musset et de son observation de la vie elle-même. Un amour a toujours besoin d’un tiers, dit-elle. Sans ce tiers, l’amour entre Mathilde et sa mère serai trop fusionnel et dangereux… Côté casting, la réalisatrice a choisi une chouette chevêche pour son regard, son expression, auxquels elle trouve quelque chose d’humain. Bien que parfois imprévisible, la bête s’est sentie très à l’aise sur le plateau : elle s’est même endormie au milieu d’une scène !

Noémie Lvovsky est pour moi la figure la plus attachante du cinéma français depuis plus de 30 ans. Réalisatrice, actrice, scénariste, entre autre, elle a le talent protéiforme des "grands" tout en affichant une certaine réserve ou plutôt une distance. Elle est une espèce ...

Et oui , un film au féminin avec une touchante histoire qui s'est déroulée dans les années 70 , sans que cela fasse reconstitution , une enfant , une école , une mère pas comme les autres , un voyage dans l'imaginaire comme exutoire , un lien indéfectible mère-fille , avec ...

Noémie Lvovski doit tirer l'inspiration de ses histoires à l'aune de sa propre vie. Le sujet étant posé, le résultat est plutôt réussi, même si le dérapage n'est jamais loin. Luce Rodrig qui interprète l'héroïne y est pour beaucoup. Sa mère (la réalisatrice) est ...