DES ENFANTS GÂTÉS

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Des enfants gâtés est le quatrième long métrage de Bertrand Tavernier (36 ans), écrit en étroite collaboration avec deux femmes, Charlotte Dubreuil et Christine Pascal, à laquelle il confiera, également, le premier rôle féminin du film, face à Michel Piccoli.

Michel Piccoli qui joue, ici, le rôle de Bernard, un cinéaste marié et père de famille venu chercher un peu de tranquillité dans un modeste appartement d’un immeuble récent du XVe arrondissement parisien, pour écrire son nouveau film avec l’aide d’un ami coscénariste, alias Michel Aumont – nommé au César du meilleur second rôle. Un peu malgré lui, Bernard va, d’une part, se retrouver mêlé à la vie et aux combats des locataires en pleine fronde contre leur propriétaire, et, d’autre part, entamer une liaison avec Anne, l’une de ses jeunes voisines, alias Christine Pascal.

Parmi les locataires de l’immeuble, vous reconnaîtrez : Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte et Martin Lamotte, sans oublier Michel Blanc, en agent immobilier, et Christian Clavier, en journaliste, ainsi que, brièvement, Isabelle Huppert (24 ans), en secrétaire timide d’un député mielleux, incarné par son compagnon de l’époque, le producteur Daniel Toscan du Plantier. La chanson qui ouvre le film, écrite par Jean-Roger Caussimon, est interprétée par Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MILLE MILLIÈMES, FANTAISIE IMMOBILIÈRE (2002) (C’est à la réunion de copropriétaires (du 28 rue des Oursins, à Paris) que nous invite Rémi Waterhouse.) ou encore IMPARDONNABLES (2011) (Venu à Venise pour écrire son prochain roman, Francis tombe amoureux de Judith, l’agent immobilier qui lui a fait visiter une maison isolée sur une île.).

Lui-même ancien président d’un comité de locataires, Bertrand Tavernier s’inspira de son expérience personnelle pour enrichir le scénario du film que vous venez de voir. Dans le triple numéro de la revue Positif, paru trois mois après la sortie du film, il livrait ses notes de travail ainsi qu’une partie des courriers qu’il avait adressés à son propriétaire de l’époque et qui rappellent très précisément plusieurs passages du film. A l’occasion de la sortie Des enfants gâtés, il déclara qu’après Que la fête commence et le Juge et l’assassin, ses deux films précédents, il voulait donner une image très précise de la France d’aujourd’hui, en partant d’un petit fait anodin : « Mon attitude pourrait être rapprochée de celle qui consiste à jeter un caillou dans l’eau pour observer les cercles concentriques qu’il provoque. »

Pour écrire le scénario, Tavernier fit donc appel à Charlotte Dubreuil, dont le premier long métrage, Qu’est-ce que tu veux Julie ?, sortit six mois avant Des enfants gâtés, et à Christine Pascal, comédienne qui avait déjà été (sous le nom d’Anne Torrini, comme dans le film que vous venez de voir !) la petite amie du fils de Philippe Noiret dans l’Horloger de Saint-Paul ainsi que la maîtresse de Philippe Noiret dans Que la fête commence. On l’avait, également, remarquée dans les Guichets du Louvre de Michel Mitrani et dans la Meilleure façon de marcher de Claude Miller. Avec Tavernier, elle avait déjà travaillé à l’adaptation télévisée (mais finalement abandonnée) d’une nouvelle de l’Américain Théodore Sturgeon.

A propos de son partenaire – également coproducteur du film –, Christine Pascal déclara : « Michel Piccoli n’est pas causant sur un tournage.  On n’a pas échangé un mot. » On notera que Des enfants gâtés sortit à Paris le même jour que Annie Hall, Une journée particulière et l’Imprécateur, le film de Jean-Louis Bertucelli dans lequel Christine Pascal était, cette fois, la fille de Michel Piccoli ! La comédienne passera à la réalisation en 1979, rencontrant un joli succès public et critique avec le Petit prince a dit, Prix Louis Delluc 1992. Mais, le vendredi 30 août 1996, un an après l’échec de son cinquième film, Adultère, mode d’emploi, la jeune femme se suicidera en sautant d’une fenêtre de la clinique psychiatrique de Garches où elle venait d’être admise pour troubles psychiques. En 1984, à la question du fameux questionnaire de Proust, « Comment aimeriez-vous mourir », elle avait répondu dans les colonnes du magazine Première : « En me suicidant, le moment venu. » Elle avait 42 ans.

oct 2009: En regardant ce film, les apparitions caméos des petits gars du Splendid, en découvrant un film simple, à l'humanité joviale, frais et guilleret, pas con, politique, enthousiaste, j'étais persuadé qu'il s'agissait d'un de tous premiers films de Tavernier. Or, il ...

Film oublié de Bertrand Tavernier, "Des enfants gâtés" gagne pourtant à être connu, tant ses thématiques sont riches et variées. On y parle pêle-mêle du scandale de l'immobilier parisien suite à la gentrification de la capitale, des affres de l'écriture, de pédopsychiatrie ...

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