DJINNS

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Qui osera encore dire que le cinéma de genre à la Française manque d’audaces et d’originalité ? Pas ceux qui auront vu Djinns. Le premier film d’Hugues et Sandra Martin tente un  rapprochement entre cinéma fantastique et pages occultées de l’histoire du colonialisme français. Dans les croyances musulmanes, un Djinn est un génie, bon ou mauvais, qui a le pouvoir de posséder mentalement les êtres humains. Une section de militaires français envoyé récupérer le mystérieux contenu d’un avion écrasé dans le Sahara vont en rencontrer quelques uns.
Détail d’importance : l’action se passe en 1960, alors que la guerre d’Algérie fait encore rage. Djinns a des airs de parenté avec la série B, que ce soit par son casting mêlant jeunes premiers et vraies gueules de cinéma d’action ou par ses liens avec l’univers et les thèmes de John Carpenter, que ce soit par son postulat, proche de New York 1997, ou par l’idée que l’ homme est son propre démon. Et si ce désert en guise de décor lui apporte une touche d’exotisme, l’examen de conscience qu’il propose au travers de la figure des Djinns - qui ne sont finalement rien d’autre qu’un miroir de la morale et de ce qu’on en fait -, est lui définitivement universel.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver WISHMASTER ou encore GERBOISE BLEUE .

S’il appartient totalement au cinéma fantastique, Djinns est néanmoins basé sur une réalité historique : le 13 février 1960, l’armée française procéda à un essai nucléaire en plein centre du Sahara. L’opération recensée sous le nom de Gerboise Bleue restera longtemps secrète : l’explosion d’une bombe quatre fois plus puissante que celle d’Hiroshima irradiera autant des soldats français que les habitants des villages alentours, l’Etat n’ayant à ce jour indemnisé aucune des victimes. Hugues et Sandra Martin n’ont pourtant pas voulu mettre en avant ce fait peu connu.
C’est un tournage de clip dans le désert, où ils ont pris de plein fouet un choc des cultures, qui leur a donné l’idée d’utiliser le mythe du Djinn, notamment en se rendant compte que s’il était abordé dans Les mille et une nuits ou le Coran, des écrivains occidentaux, d’Edgar Allan Poe à Victor Hugo, l’ont aussi utilisé dans certains de leurs textes. Le couple optera alors pour un autre rapprochement, celui du film de guerre et du film choral. Un mélange des genre briguant l’idée forte du film : il n’y pas de héros face au poids de l’Histoire, y compris dans ses pages les plus sombres.

J'étais, comme beaucoup je pense, assez sceptique lorsque je me suis rendu compte que Djinns était un film français. Mais au diable les a priori, la bande annonce m'avait intriguée. Le film est plutôt réussi, en grande partie parce qu'il traite de ces petits génie malfaisants ...

Le film de genre français a bien du mal. Du mérite aussi parfois mais du mal. Distributeurs frileux, producteurs encore plus, réalisateurs qui finissent par aller tenter leur chance outre-Atlantique... Difficile de faire un long-métrage de genre en France alors que la production ...

Même s'il présente des défauts, "Djinns" est un film qui vaut le visionnage, d'autant qu'il s'agit d'un premier long métrage par Hugues et Sandra Martin. De fait, il y a suffisamment peu de fictions françaises dans le registre fantastique pour qu'on se montre difficile. Ici, ...