DON VERDEAN

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Dans Don Verdean un archéologue du dimanche est mandaté par le pasteur local pour aller fouiller en terre sainte et ramener la relique ultime, celle qui mobilisera les croyants. Inutile de préciser que Don Verdean joué par un Sam Rockwell allumé n’est pas le Champollion des temps modernes et qu’il y a un temps pour la sainteté et un autre pour le hoax.

Cette farce américaine est signée de Jared Hess. On est plutôt du côté de Sacha Baron Cohen que de Cecil B de Mille dans un film potache, mais bourré d’une saine iconoclastie raillant joyeusement business de la bondieuserie et les escroqueries de certains religieux. Evidemment le ton peut désarçonner mais le comique slowburn cher à nos ancêtres les burlesques se consume doucement.

Jared Hess signe là après Napoleon Dynamite, Nacho libre et Gentlemen broncos son quatrième film éreinté par la critique mais encensé par ses fans. Nous on est comme Saint Thomas, on veut voir.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA VIE DE BRIAN (1974) MONTY PYTHON (La plus belle farce et la plus acide sur la passion du Christ. Terriblement drôle et anglais, c'est un film authentiquement sacrilège qui se joue du sacré et de la mythologie religieuse avec une santé et presque une innocence de bon goût.) ou encore LA NUIT DU CHASSEUR (1955) DE CHARLES LAUGHTON (Le plus maléfique pasteur de l'histoire du cinéma est incarné par Robert Mitchum dans ce film fascinant. En tout cas un psychopathe déguisé en homme de religion.).

Jared Hess est un pur produit révélé au festival Sundance. Il a cartonné contre toute attente avec son premier long Napoleon dynamite en 2004, un vrai film de lycée qui sentait bon l’autobiographie. Puis récidivé avec Nacho libre en 2006, avec Jack Black dans le rôle d’un épouvantable cuisinier devenant lutteur masqué. Plus tard en 2009, avec Gentlemen broncos il reviendra à la mélancolie adolescente en mettant en scène un jeune homme écrivain se faisant piquer ses idées par un mauvais cinéaste. Il est ainsi Jared Hess, son coeur balance entre la série A et la série Z avec un ton unique fait de sarcasme et de tendresse, des sujets improbables et un sens du rire très singulier.

Cette fois toute sa satire est liée à la contestable découverte du crâne de Goliath, le philistin, pas si loin de celui de King Kong. Ce petit Jared, façon de parler il mesure 1 m 96, vient de l’Arizona et après quelques études d’audiovisuel à l’université en Californie a réalisé des clips et des pubs avant de se lancer dans la fiction qu’il écrit avec son épouse Jerusha Hess. Son cinéma sent bon l’entreprise familiale, ce qui en fait pour le meilleur et pour le pire, un auteur.

Don Verdean est déguisé en Sam Rockwell ou plutôt c’est le contraire, on ne sait plus trop, avec sa barbe et sa perruque auburn d’excité du ciboire. Rockwell a progressivement construit sa carrière sur un fort éclectisme. Des films indépendants jusqu’aux grosses machines hollywoodiennes, retournant au théâtre régulièrement, il s’est forgé une image d’acteur tout terrain.

Redoutable comique, il est aussi l’homme de rôles de composition: on l’a vu dans La ligne verte de Frank Darabont, en psychotique, il s’est imposé dans Confession d’un homme dangereux de George Clooney où il jouait la double vie d’un producteur de jeu télé qui était aussi agent de la CIA.
Second rôle dans les grosses productions, premier chez les indépendants, c'est un comédien en perpétuel devenir. Heureusement, Dieu y reconnaitra les siens.

Ça m'a amusé. L'intrigue est un peu molle, surtout durant la première moitié ; en effet, il faut attendre la deuxième partie pour avoir plus de conflits, pour que les personnages se révèlent de façon plus marquantes, pour avoir aussi un objectif principal plus solide. ...