DONNIE BRASCO

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Donnie Brasco est incontestablement un polar, qui brosse le portrait d’une taupe du FBI infiltrée parmi les mafieux new-yorkais pour mieux les faire tomber. A ma gauche, Johnny Depp. Mais c’est un polar qui s’intéresse davantage aux êtres de chair et de sang auquel il donne vie, et réciproquement, qu’aux scènes d’action, qui n’ont d’ailleurs pas été développées plus que de raison. D’ailleurs le personnage de Lefty, un affranchi de Brooklyn qui s’est porté garant pour Donnie Brasco vis-à-vis de ses amis mafieux, a un rôle tout aussi important que le flic dans cette histoire d’amitié trahie. A ma droite Al Pacino. Le combat peut commencer.

Donnie Brasco raconte une histoire vraie, celle d’un flic, Joseph Pistone, qui a passé six ans de sa vie au sein de l’une des principales familles de la mafia sans se faire repérer, ce qui ne veut pas dire qu’il n’ait pas eu de temps à autre quelques sueurs froides. Autant aller batifoler avec un masque et un tuba dans une mer infestée de requins. Ou même sans masque et sans tuba. Mine de rien, notre homme a contribué à faire mettre une centaine de voyous sous les verrous. Ce qui nous donne un rendement de un toutes les trois semaines si l’on se livre à un rapide calcul mental. Depuis notre homme vit sous un faux nom dans un lieu tenu secret, allez savoir pourquoi. Ce qui ne l’a pas empêché d’écrire ses mémoires. Mémoires qui ont piqué la curiosité des producteurs. D’où ce film.

Donnie Brasco n’aurait sans doute pas démérité dans la filmo de Martin Scorsese tant il laboure le terrain de prédilection du signataire des Affranchis.  Les histoires d’amitié qui tournent court, les trahisons, les rivalités entre gangsters, la violence et la recherche de repères sont en effet en pays de connaissance chez celui qui a démarré sa carrière avec Mean Streets. Mais bien entendu, c’est aux Infiltrés que nous pensons en premier lieu. Réalisé en 2006, soit dix ans après Donnie Brasco, le film est le remake d’un polar hong-kongais de Andrew Lau, Internal affairs.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES INFILTRÉS (Il s'agit d'un film où un flic infiltre un gangs de mafieux) ou encore MACADAM COWBOY (Il dépeint l'amitié improbable de deux hommes dans New York).

Il va de soi que l’un des atouts principaux du film réside dans son casting. La rencontre d’Al Pacino et de Johnny Depp promettait de faire des étincelles, elle n’a pas déçu. On aurait assez envie de parler de passage de relais entre deux générations de comédiens, vingt-trois années séparant les deux hommes. Vingt-trois années qui ont évidemment vu le paysage cinématographique se modifier de fond en comble. Pacino est l’une des cartes maîtresses du Nouvel Hollywood des années 70, alors que Johnny Depp a manifestement dû faire davantage de concessions quant à ses choix, même si nous ne pouvons qu’applaudir des quatre mains pour saluer la constance de son attachement au cinéma de Tim Burton.

Al Pacino est un comédien. Au meilleur sens du terme. Révélé par Le Parrain, où il n’avait pas à rougir d’être comparé à Marlon Brando, notre homme n’a jamais failli. Il faut dire qu’il choisit ses rôles, ses films, ses metteurs en scène avec beaucoup de circonspection. S’il a abordé la comédie, c’est bien sûr dans les films noirs qu’il a imprimé sa marque de façon durable. Le Parrain, Un après-midi de chien, Scarface, L’Impasse, Panique à Needle park… autant de très grands films que le comédien transcende pour les tirer vers la tragédie. N’a-t-il pas fait partie de la Theatre company de Boston, s’abreuvant aux pièces de Shakespeare, autant dire à la source. Le seul film mis en scène par Pacino à ce jour a pour titre A la recherche de Richard. Richard, c’est Richard III. Celui de « This is the winter of my discontent”, l’un des héros les plus emblématiques du théâtre shakespearien. La thèse de Pacino, c’est que loin d’appartenir à un temps révolu, Shakespeare est intemporel et que ses pièces ne peuvent qu’éclairer les comédiens d’aujourd’hui, y compris pour travailler des pièces contemporaines. Ou pour incarner des personnages du quotidien au cinéma. Celui de Lefty est-il shakespearien ? Oui…

Quelques mots quand même avant de se quitter sur Mike Newell. Un homme assez mal connu malgré le succès de certains de ses films. Il faut dire que notre homme a un parcours en zig-zag peu commun, ce qui l’empêche d’être catalogué. Natif de Saint-Albans, dans le Hertfordshire, au cœur de l’Angleterre, il est entré au cinéma par la porte de la télévision, d’ailleurs comme nombre de ses camarades de ce côté-là de la Manche. Se tournant vers le grand écran, il signe quelques films d’épouvante, avant d’enchaîner dans diverses directions avec un éclectisme éprouvé. Jusqu’au mitan des années 90, son savoir-faire, son romantisme font merveille, mais ne lui permettent pas d’émerger véritablement. Jusqu’au triomphe d’une comédie très british, Quatre mariages et un enterrement. Un triomphe qui lui ouvre les portes d’Hollywood. L’occasion d’aborder des films plus amples en termes de production. Comme Donnie Brasco. Comme L’Amour au temps du choléra. Sans oublier l’un des épisodes de la saga Harry Potter, Harry Potter et la coupe de feu. Eclectique, disions-nous…

Ce sujet inspiré du récit autobiographique de Joe Pistone, un véritable flic des années 70 infiltré chez les mafieux, avait tout pour inspirer un Scorsese ou un De Palma, mais c'est étrangement le British Mike Newell qui le réalise, en saisissant à merveille la vitalité ...

Après avoir connu le succès en Angleterre, notamment grâce à Quatre mariages et un enterrement, Mike Newell débarque à Hollywood et se voit confier un sujet en or, celui de Joseph Pistone, agent du FBI connu pour son infiltration au sein d'une grande famille mafieuse. Si ...

1997, trois ans après les fastes de "Four Weddings & A Funeral", Mike Newell nous traine vers New-York pour sa lune de miel cinématographique. Fin 70's, se tremoussant sur du disco, Big Apple est toujours le théâtre de la mafia sicilienne maintes fois mise à nue et sublimée ...