DOROTHY

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La société de production Fidélité s’est fait une spécialité des films de genre à la française, abordant le gore, les fantômes, le thriller, le fantastique. Quelques titres : Le Serpent, L’Avion, Maléfique, Promenons-nous dans les bois ! ou Un jeu d’enfants. Fidélité était donc tout indiquée pour accompagner la réalisatrice Agnès Merlet aux portes du fantastique.

Dorothy constitue en effet un grand écart spectaculaire avec ses précédents longs métrages : Le Fils du requin, une peinture sociale sombre et violente, et Artemisia, film d’époque, romantique et sensible. Après l’Italie du XVIIe siècle et le nord français des années 90, la voilà sur une île irlandaise où le temps semble s’être arrêté...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver REQUIEM (HANS-CHRISTIAN SCHMID, 2006) ou encore THE WICKER MAN (ROBIN HARDY, 1973) .

Quel final ! Il offre un double rebondissement qui permet une relecture fantastique du Prologue, façon Sixième sens. Mais, plus encore, il réussit à très habilement escamoter la dimension terriblement sombre du final insulaire. Avouons-le : il était difficile de faire disparaître le personnage central d’une façon aussi radicale. La fin apaisée pour les deux femmes protège le plaisir des spectateurs tout en s’autorisant le dénouement le plus sombre et le plus cruel qui soit.

Du reste, durant tout le film, Agnès Merlet se complaît à jouer sur plusieurs tableaux en même temps : tout à la fois peinture réaliste, univers fantastique, justesse psychologique et fantasmes paranormaux en tout genre. La question essentielle du film consiste à tenter de comprendre Dorothy. Est-elle schizophrène ou médium ? Est-elle pure ou violente ? Manipulée par les villageois ou par elle-même? La cinéaste choisit d’additionner et rendre concrètes toutes ces hypothèses à la fois ! Elle s’appuie notamment sur de réelles études psychiatriques de malades atteints du trouble de personnalité multiple, cherchant ainsi le plus grand réalisme possible... Même si, en France, cette dénomination n’est pas reconnue, ces troubles restant vulgairement qualifiés de schizophrénie ou d’hystérie.

Bon. Il y a un gros problème pour Dorothy. Il a été vendu comme étant le titre aussi terrifiant que l'exorciste ... Evidemment, impensable. Faute aussi en partie à la bande annonce et les phrases à la con sur la pochette du film. Sauf que ce film n'a strictement rien à ...

Dorothy s'avère une bonne surprise, le suspense est bien entretenu jusqu'au final, l'histoire sait nous intriguer et la mise en scène installe parfaitement une ambiance malsaine et sinistre dans cette petite île qui n'a rien de paradisiaque. Pas de frayeurs ici, ni d'effets ...

Des tas de films ont déjà traîté ce type d'histoire mais ici il y a plus non négligeable : la réalisatrice. En effet, Agnès Merlet, même si elle n'est pas très prolifique, 3 films en 14 ans, sait filmer, sait choisir ses acteurs, et surtout sait créer une ambiance peu ...