DU JOUR AU LENDEMAIN

en VOD

Réalisée en 2006 par Philippe Le Guay, après le succès commercial du Coût de la vie, Du jour au lendemain s’attache à un personnage d’apparence médiocre, englué dans un quotidien déprimant avec lequel il entretient une évidente complaisance. Locataire d’une tour parisienne, il est gêné par les ébats nocturnes de ses voisins. Largué par sa femme, il se noie dans une procédure de divorce difficile. Employé de banque, il est malmené par son patron, trahi par sa clientèle, moqué par ses collègues et relégué dans un angle de bureau.

Rien ne sourit à François Berthier, hypocondriaque en phase maniaco-dépressive qui voit même les objets usuels se liguer contre lui. A partir de ce personnage fragile, le cinéaste écrit une fable morale avec un argument pour ainsi dire fantastique : du jour au lendemain, dès le réveil du malheureux, tous les problèmes se règlent au mieux. Berthier découvre un bonheur dont l’insolente perfection finit par engendrer une nouvelle angoisse. Le ressort comique ne repose plus sur les échecs de Berthier, le rire naît désormais de sa surnaturelle capacité à tout réussir. Le bonheur s’acharne, qu’il subit comme une énième épreuve de la vie.

Oubliant son comédien fétiche Fabrice Luchini, Le Guay fait appel à Benoît Poelvoorde, choix remarquable. L’acteur est alors au plus haut de sa carrière, venant de jouer Claude François dans Podium et son premier contre-emploi dramatique dans Entre tes mains. Son grand corps comique affronte cette fois l’injonction au bonheur.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN JOUR SANS FIN (Parce que pour ce râleur de Bill Murray, il n'y a justement plus de lendemain : il revit sans raison le même jour en boucle, pour le pire comme pour le meilleur.) ou encore JEAN-PHILIPPE (Une autre comédie fantastique à la française : un fan de Johnny Hallyday se réveille dans un monde où son idole n'a jamais existé.).

Du jour au lendemain est le cinquième long métrage de Philippe Le Guay, à l’aise depuis ses débuts dans la comédie. Il se délecte surtout, comme un moraliste, à disséquer des caractères. Il épingle le rapport difficile des personnages avec l’argent dans Le Coût de la vie, le narcissisme du comédien et son aigreur dans Alceste à bicyclette, ou bien ici, avec Du jour au lendemain, la complaisance dans l’insatisfaction.

Attentif au comique de situation et de caractère, il soigne son casting, préférant une distribution homogène et discrète à une affiche tapageuse. Contrairement à tant de comédies françaises focalisées sur une star et des ficelles scénaristiques convenues, son film renoue avec une tradition qui privilégie l’écriture des seconds rôles. Au sein du bonheur cauchemardesque du héros, nous remarquons les prestations de Bernard Bloch, patron de banque hispanisant, Robert Castel, entrepreneur au bord du gouffre et Anne Le Ny, collègue attentionnée.

Rufus enfin est parfait en agent de sécurité obsédé d’histoires napoléoniennes. Il insuffle un grain de folie supplémentaire dans le rouage paranoïaque de cette comédie. Par ce personnage fêlé, aux portes d’une tour bancaire, on sent poindre une critique de la vie moderne qui étouffe les rêves.

Il y a des films comme ça, qu'on apprécie sans raison. Non pas pour le scénario qui manifestement n'a pas demandé une grande réflexion ici, mais surtout par les personnages, loufoques et totalement inattendus. Benoit Poelvoorde maitrise son personnage à merveille et apporte ...

C'est un bon film, taillé sur mesure pour cet acteur si .. particulier, qu'est Poelvorde (?). Son naturel prends le dessus sur le personnage de "Francois Berthier", le profil 'trop bon trop con', et forcément sa fougue de vie et sa 'folie' est attachante. Je me suis sentie un ...

Loin de ces comédies françaises basiques qui sortent régulièrement de nos jours. Dramatique, un peu marrant, assez déjanté aussi, ce film a tout pour plaire même s'il met du temps à demarrer. Poelvoorde nous montre encore une fois tout son talent. Et la musique est gracieuse, ...