EGO

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Les créatures les plus redoutables dans les films de monstre ne sont jamais celles que l'on croit. Dans Ego, il y a bien cet étrange oiseau géant qui va peu à peu se transformer pour se substituer à une jeune fille, mais le premier long métrage d'Hanna Bergholm recèle des secrets plus insidieux. 

Si tout démarre par la découverte d'un curieux œuf, Ego s'apparente à un brillant jeu de poupées russes : Sous la coque d'une histoire de dopplegänger, ces doubles maléfiques, il y a celle d'une mère abusive qui couve sa fille, jusqu'à vouloir la modeler à son image physique comme sociale. 

Bergholm dépiaute cette relation pour en faire une relecture radicale des films sur l'adolescence et de ses mues, transformant un lien mère-fille en cordon ombilical qu'il va falloir  trancher à coups de bec acéré. Entre éclosion de la personnalité d'une adolescente et explosion d'un nid familial, Ego fait prendre un bel envol au cinéma fantastique finlandais.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ENEMY (Comme Ego, cette autre histoire de doppleganger cache le récit d'un mal-être) ou encore US (Dans le second film de Jordan Peele, des sosies parfaits d'une famille se mettent à vouloir prendre leur place).

Le principe de transformation s'est appliqué à Ego dès sa gestation. Après plusieurs courts métrages, Hanna Bergholm se voit proposer pour son premier long, une idée de la scénariste Ilja Rautsi autour d'un garçon qui va couver un œuf d'où sortira son doppelgänger. La réalisatrice finlandaise est séduite par ce point de départ, mais décide que le personnage principal sera Tinja, une adolescente mal dans sa peau, écrasée par une mère dominante qui la force à dissimuler sa personnalité comme ses envies. Ego se connectant ainsi à des thématiques déjà présentes dans les courts métrages de Bergholm, de Puppet Master où une femme solitaire se laissait transformer en marionnette à Gorilla, intrusion d'une gamine au physique disgracieux parmi les copines de sa sœur aînée. 

Alli, l'oiseau prenant peu à peu les mêmes traits que Tinja, puisera dans les souvenirs d'enfance de Bergholm : petite, elle s'était convaincue que des monstres vivaient dans le placard de sa chambre, mais avait transformée cette peur en empathie envers les créatures devenues ses amis imaginaires. Restait à créer l'apparence physique adéquate. Bergholm optera pour un hybride d'oiseau et d'humain, aux membres du corps dans un premier temps aussi difformes que Tinja à un corps de gymnaste, parfaitement sculpté. Pour renforcer son étrangeté, il sera rapidement acquis de faire appel le moins possible à des effets spéciaux numériques. Alli sera donc une marionnette que créera l'équipe de Gustav Hoegen, pointure dans le domaine de l'animatronique ayant travaillé au design et à l'animation de créatures extraterrestres sur les films de la 3e trilogie Star Wars ou sur certains dinosaures de Jurassic World. 

Pour ce qui est des deux comédiennes principales, Sirii Solalinna s'imposera rapidement pour jouer à la fois Tinja et Alli, en dépit des craintes de la réalisatrice et de sa production craignant que ce double rôle traumatise une enfant de douze ans. A leur grande surprise, elle poussera les séquences où elle est Alli à plus de férocité. Sophia Heikkilä sera dans un premier temps plus reluctante a l'idée d'incarner une mère abusive. Ayant elle-même trois filles, dont deux adolescentes, l'actrice s'est interrogée à la lecture du scénario sur la propre vision qu'elles avaient de leur génitrice...

Venu des contrées scandinaves, petit film d’horreur sans prétention aucune livre un scénario dérangeant et dérangé opposant bonté et bestialité. Le public se fait emmener dans une ambiance sordide qui remue malgré un récit plutôt loufoque. Tinja : une pré-adolescente ...

Dès sa scène d'introduction, amusante et inattendue, tout est là et le décor est planté, tous les éléments qu'explorera par la suite la cinéaste sont réunis, ne demandant qu'à éclore pour de bon. Quelques minutes après, la jeune fille, véritable centre de gravité ...

Drôle, surprenant, joliment réalisé et parfaitement rythmé, Egō est une fable fantastique légèrement mâtinée d'horreur qui développe une profonde métapho-- Ok, je ne comprends rien aux métaphores, mais ça parle de l'adolescence, des rapports mère-fille, de la cellule ...