ENFANTS DES NUAGES, LA DERNIÈRE COLONIE

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Dans ce documentaire, Javier Bardem effectue un voyage au Sahara Occidental, considéré comme la dernière colonie africaine par l’ONU. Entre prises de vue féeriques en Afrique du Nord et témoignages d’experts, l’acteur plonge dans les méandres de la diplomatie internationale pour faire découvrir la réalité d’un peuple oublié.

C’est en 1975 que commence l’histoire des Enfants des nuages, la dernière colonie. 200 000 réfugiés sahraouis sont installés sur le territoire d’une ancienne colonie espagnole que le Maroc a annexée. La population habite dans des camps de toiles, abandonnée de tous, dans un pays qui ne lui appartient pas puisqu’il n’a pas trouvé de statut définitif depuis le départ des Espagnols. Déchirée entre les autorités marocaines et la République arabe sahraouie démocratique proclamée en 1976, la population vit dans des conditions très précaires. Le Sahara Occidental est un territoire de 266 000km2 situé au Nord-Ouest de l’Afrique. Si une majorité de sa population souhaite l’indépendance et refuse l’intégration au Maroc, les tentatives de référendum  proposées par l’ONU se sont soldées par un échec. 

Javier Bardem a été découvert par Bigas Luna au début des années 90 avec des films comme Jambon Jambon. Il a reçu un Oscar pour No country for Old Men des frères Coen et se forge une solide carrière internationale. Instigateur de ce projet, il fait ici équipe avec Alvaro Longoria, producteur de l’anthologie 7 jours à la Havane et de La Zona de Rodrigo Pla. Egalement producteur du Che de Steven Soderbergh, Longoria a obtenu le Goya, équivalent de nos César, pour ce documentaire qui marque son passage à la réalisation.

 
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En 2008, Javier Bardem avait été invité au Fisahara, le seul festival au monde à se dérouler dans un camp de réfugiés. C’est à l’occasion de cette manifestation qu’il a découvert le peuple du Sahara Occidental. Après quinze jours sur place, il décide de devenir le porte-parole de la population et de profiter de sa notoriété d’acteur pour sensibiliser le monde à ses épreuves. Le tournage s’est étalé sur quatre années pendant lesquelles Javier Bardem s’est personnellement impliqué sur le tournage.

Bardem poursuit ici le travail de sa mère, l’actrice Pilar Bardem,  qui s’était impliquée pour la cause des femmes sahraouies. L’acteur a déclaré qu’il sentait responsable du sort de ce peuple en souffrance dont il a entendu parler depuis son enfance. Il estime, en effet, que la position de l’Espagne explique le pourrissement de la situation. Il a tenté de monter le film en France mais n’a trouvé personne pour le financer.

Le Maroc contrôle 80% du Sahara Occidental avec la bénédiction des diplomaties française et américaine et une violation régulière des droits de l’Homme par les autorités marocaines. C’est à ce constat que parvient le film qui soupçonne la France et le Maroc de corruption… Une conclusion controversée qui a courroucé Francesco Bastagli, responsable de cette région du monde pour les Nations Unies entre 2004 et 2006. Le porte-parole du ministre des Affaires étrangères français du moment, Romain Nadal, invita même Javier Bardem à venir débattre de ces sujets avec lui après la sortie du film.