FEDORA

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Sans Billy Wilder le cinéma aurait manqué de tragique, de sarcasme et de fatalisme. Fedora, son avant dernier film, sorti en 1978, est une enquête sur le mystérieux destin d’une star cloitrée, à la manière de Greta Garbo.

Le cinéaste a tourné entre Paris et Corfou un drôle de film, mélancolique et complexe qui tient du polar, de la comédie et même de l’horreur. William Holden, avatar de Wilder joue un cinéaste vieillissant. Marthe Keller et Hildgarde Knef sont là aussi, ainsi qu’Henri Fonda et Michael York dans leurs propres rôles.

Fedora est le nom de la star, c’est aussi celui du chapeau de feutre porté par Sarah Bernhardt dans une pièce en 1882 de Victorien Sardou. Le chapeau fait l’idole, la preuve.

 
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1978 : Billy Wilder est fatigué, il a 72 ans et sa gloire est derrière lui. Universal lui a signé un contrat pour « Crowned heads », un livre de Tom Tryon. Incidemment, signalons que Tryon, ancien acteur devenu écrivain, a écrit L’autre dont Robert Mulligan fera un film mémorable. Le livre, dont le titre français est « Têtes couronnées », comporte une série de récits inspirés de faits divers hollywoodiens, dont l’histoire de la fameuse Fedora.

Universal, réticent, finit par lâcher l’affaire. Wilder se tourne alors vers l’Europe avec un producteur allemand et une équipe française. « Si le film est un succès, c’est ma revanche sur Hollywood, et si c’est un désastre financier, c’est ma revanche sur Auschwitz. » déclare-t-il. Après avoir vu Bobby Deerfield de Sidney Pollack il choisit la suisse Marthe Keller pour incarner le rôle principal. Elle devait d’ailleurs initialement jouer deux rôles : la vieille star et sa fille. Hélas elle ne peut supporter les maquillages la vieillissant. Le cinéaste va la persécuter sur le plateau.

C’est aussi la 4ème et dernière collaboration de Wilder avec William Holden qui renforce la sensation de déjà vu d’avec Sunset boulevard, en version gore et 28 ans plus tard. Le cinéaste entame alors à Paris et Corfou un tournage chaotique où il va exploser le budget. Au passage le vieux maître un peu aigri, règle ses comptes avec le nouvel Hollywood et la réplique sur les « jeunes cinéastes barbus » concerne évidemment les Spielberg, Lucas et autres Scorsese. L’oscar solennellement remis à la star par Henri Fonda appartenait à Alexandre Trauner, décorateur du film. Wilder tournera encore Buddy Buddy remake de L’emmerdeur de Edouard Molinaro et Francis Veber. Puis il écrira ses souvenirs, non sans ricaner.

Très curieux le destin de ce film, complètement méconnu et oublié, et pourtant dernier testament laissé par un réalisateur mythique : Billy Wilder. Je suis allé le voir complètement par hasard, à l'occasion de sa ressortie, et franchement je vous encourage à aller y ...

Sous Billy Wilder, Hollywood se drape dans des atours d’astre mort. Pénétré à larges flots par une mélancolie crépusculaire, indexé au déchirement, l’épicentre du cinéma américain se fend d’une moue aguicheuse, mais repousse toujours plus loin l’horizon des secrets ...

Avant-dernier film du géant Billy Wilder, à qui l'on doit notamment les remarquables Boulevard du Crépuscule, Certains L'aiment chaud ou encore Le Poison, Fedora se rapproche du premier cité par sa thématique principale, bien qu'il arrive à en faire ressortir une dimension ...