FOR THOSE IN PERIL

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Dans certaines contrées du monde, subsistent encore de vieilles superstitions. Des récits d'autrefois qui s'invitent les soirs de tempête au coin du feu, dans les récits des anciens. Ces contes, savamment transmis de génération en génération, participent à la culture populaire mais peuvent aussi avoir de sérieuses conséquences…

C'est toute l'histoire du film de Paul Wright que vous allez maintenant découvrir. Aaron est un jeune homme qui a eu la chance et la malchance de survivre à un effroyable accident de pêche en Ecosse. Un drame qui a coûté la vie à cinq personnes dont son grand frère. Aaron devient la cible des racontars et l'objet de toutes les suspicions : et si le fait de s'en être tiré n'était pas dû au destin mais à une puissance maléfique venue à son secours ? Le garçon va devoir se battre contre la rumeur, tout en partant à la recherche de la seule personne pouvant prouver sa bonne foi…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver A LA MERVEILLE (La beauté de la nature magnifiée et sublimée... Les éléments qui parlent seuls et ne nécessitent que peu de mots... Paul Wright comme Terence Mallick donnent la parole à l'essentiel : l'émotion !) ou encore EN PLEINE TEMPETE (On a beau savoir que les éléments (surtout liquides) seront toujours les plus forts, l'homme est ainsi fait et s'en va régulièrement les braver...à ses risques et périls !).

Pour un premier film, For those in peril frappe fort ! Paul Wright, son jeune metteur en scène s'était déjà fait remarquer par la puissance visuelle et narrative de ses trois courts métrages. Il met ici en pratique ce qu'il a appris et acquis pour un long métrage très remarqué en mai 2013 lors de sa présentation à la semaine de la critique du festival de Cannes. Certains ont invoqué deux œuvres fortes pour parler du film que vous venez de voir. Deux références qui auraient joué le rôle de bons génies dans une histoire qui, justement, se plait à convoquer les légendes millénaires qui planent telle la brume au-dessus des lochs écossais.

La première, c'est Tree of life, la palme d'Or minérale, familiale et new-age de Terence Malick. On retrouve en effet dans la première partie de For those in peril la force brute des paysages et celle des souvenirs. Paul Wright à la manière d'un peintre de l'inconscient, décrit les pensées intimes de son héros (Aaron) traversant les contrées désertiques et hostiles, habitées de fantômes et de pierres aussi rudes que son cœur. Malick d'ailleurs ira lui-même encore plus loin dans ce dénuement quasi silencieux à l'écran avec A la merveille, sorti en 2012. De l'Oklahoma au Mont Saint-Michel en passant par l'Ukraine, Olga Kurylenko et Ben Affleck y faisaient la course au bonheur… Une économie de mots, une débauche d'images oniriques qui a dérouté le grand public mais définitivement confirmé le réalisateur américain comme le chantre de la beauté magnifiée…

Il y a une inventivité, une beauté plastique, un regard différent, une errance, une obscure recherche, un sentiment de perdition, une lente dérive inéluctable vers une folie qui vous ronge la cervelle, il y a l'impression d'un deuil écrasant, il y a ce sentiment de culpabilité, ...

La mer a un goût amer comme la mort, et le sel dans l’air charrie les âmes perdues, les ramène peut-être au bord ou les garde très sûrement… Elle l’a voulu ainsi. Elle l’a décidé. Elle l’a laissé revenir seul des flots noirs qui ont englouti les autres, tous ...