IN MY ROOM

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Le film d’Ulrich Kohler que vous allez maintenant regarder exauce un rêve que nous avons tous caressé un jour ou l’autre : se réveiller dans un monde où nous serions les seuls êtres humains encore présents… Un rêve particulièrement bienvenu quand on a survécu à un samedi en grande surface au moment de Noël, à une réunion parents-professeurs en fin de 3e ou à la vision d’un épisode des Marseillais à Ibiza…

Mais un rêve qui peut aussi se transformer en cauchemar car, à la longue, solitude ne signifie pas béatitude. C’est ce que va découvrir Armin, un garçon marginal vivant en retrait de la société, jusqu’au jour où le monde qui l’entoure semble inchangé, à un petit détail près : le reste de la race humaine semble avoir disparu !

Cette liberté nouvelle ne cacherait-elle pas en fait une autre servitude toute aussi pénible ? C’est notre sujet philo du jour ! Vous avez 2h00 pour méditer et voir par vous-même avant le ramassage des copies…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SEUL AU MONDE (Deux hommes se retrouvent isolés, l'un par accident, l'autre suite à un mystère. Comment vont-ils survivre ?) ou encore SEULS (Découvrir que le reste de la race humaine semble s'être volatilisée peut d'abord sembler attirant mais très vite, la terrible réalité succède à l'ivresse illusoire de la liberté...).

Ca ne vous aura pas échappé, In my room est une sorte de Robinson Crusoé contemporain. Naviguant entre le drame et la science-fiction, le film de l’allemand Ulrich Kohler est aussi terriblement inquiétant. Une veine que le cinéaste avait déjà abordé dans Montag en 2006 où il nous entraînait sur les pas d’une jeune femme, s’égarant en forêt et rencontrant un ancien tennisman, exploité comme un animal de cirque dans un étrange complexe hôtelier. La solitude, « ça n’existe pas » chantait Gilbert Bécaud et pourtant, le cinéma lui a toujours fait une place d’honneur, celle d’un vrai personnage à la présence aussi palpable que les acteurs de chair et d’os s’y confrontant.

Le fer de lance de cette inspiration c’est évidemment Robinson Crusoé, personnage de roman inventé par Daniel Defoe en 1719, narrant la tragédie d’un naufragé se retrouvant tout seul, (ou presque) durant 28 ans sur une île d’Amérique du Sud. De multiples adaptations sur grand écran ont été tournées, la première datant de 1912 signée Georges Méliès avant que Luis Bunuel ou George Miller ne se penchent à leur tour sur le sujet… Les références à Crusoé sont multiples et totalement assumées dans In my room ainsi que dans d’autres longs métrages reprenant ce principe immuable de la solitude imposée. On pense bien entendu à Seul au monde de Robert Zemeckis en 2000 dans lequel Tom Hanks incarnait le héros malheureux d’une mésaventure bien réelle, à savoir le crash d’un agent de Fex Ex sur un atoll du Pacifique où il passera 4 longues années, à converser avec son seul ami : un ballon de volley-ball prénommé Wilson !

Plus loin encore, que dire de la solitude galactique ? 2001 l’odyssée de l’espace ou Seul sur mars en donnent une illustration spectaculaire. Stanley Kubrick imagine un astronaute en route vers Jupiter alors que Ridley Scott abandonne Matt Damon sur le sol inhospitalier de la planète rouge… Etendues désertiques encore et enfin avec Antarctica, Le dernier trappeur ou Arctic qui donnent une version plus glaciale du sujet…

J'ai beaucoup aimé ce film, qui m'a énormément interrogé, sur de nombreux sujets. Ce monde soudain vidé de ses habitants (que ferais-je, moi, à sa place ?!), cet homme qui se révèle soudain, passant d'un quotidien morne à la créativité d'un Robinson Crusoé plein de ...

Quelque chose dysfonctionne dans la vie d’Armin (Hans Löw) : journaliste reporter, il fait tourner sa caméra à contre-courant, précisément entre les interviews qu’il souhaitait enregistrer, d’où un reportage inutilisable ; la charmante jeune femme qu’il avait réussi ...

Un film allemand un peu fauché sur la fin du monde : merci à Cannes et ses sélections parallèles qui permettent la mise en lumière d’une diversité salvatrice. In my room multiplie les fausses pistes, qui semblent assumées au vu de son amusante ouverture, durant laquelle ...