INCOGNITO

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Après avoir coécrit la série H, diffusée sur Canal+ de 1998 à 2001, et écrit et réalisé Poltergay, son premier film pour le cinéma, avec Clovis Cornillac et Julie Depardieu, Eric Lavaine s’attaque à Incognito. C’est en vacances, à Naples, que l’idée lui en vint. En courant le long de la baie, face au Vésuve, il tombe sur un musicien qui joue, à la guitare électrique, un morceau assez peu connu de U2. Il s’arrête pour l’écouter et lit dans les yeux du guitariste : « J’ai composé ça cette nuit, qu’est-ce que tu en penses ? ». Revenant précipitamment dans sa chambre d’hôtel, Eric Lavaine commence à imaginer l’histoire d’Incognito, celle d’un homme qui s’est approprié les chansons d’un autre. De retour à Paris, il rédige un traitement d’une vingtaine de pages qui racontaient l’histoire telle que vous allez la découvrir, et enfin, avec l’aide d’Hector Cabello Reyes – qui avait déjà travaillé sur le scénario de Poltergay – et de Bénabar il écrit le script définitif.

Célèbre auteur, compositeur, interprète, Bénabar – alias Bruno Nicolini – a commencé à travailler en tant que régisseur adjoint, en 1990, sur le Brasier, le film d’Eric Barbier interprété par Jean-Marc Barr et Marushka Detmers. Très vite, et en plus de son travail de musicien, il passe à la réalisation de courts métrage, dont le troisième obtiendra le prix Georges de Beauregard, le prix spécial du jury au festival de Montréal et le prix du public à Nancy. Parallèlement, il s’essaye à l’écriture, en participant aux dialogues de séries télévisées, dont H, ou il rencontre Eric Lavaine.

Voici donc Incognito, d’Eric Lavaine, avec Franck Dubosc, Jocelyn Quivrin, Isabelle Nanty et Bénabar, dans son premier rôle au cinéma. Ne ratez pas non plus Yolande Moreau dans le rôle de Madame Champenard et Pierre Palmade dans le rôle de... Pierre Palmade !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DISCO (2008) ou encore ETOILE SANS LUMIÈRE (1946) .

C’est donc avec Incognito, en 2009 que le chanteur Bénabar devint acteur de cinéma, quelques mois après Benjamin Biolay dans Didine et Cali dans Magique.

Sans remonter à Fréhel ou à Lys Gauty et en laissant de côté ceux que le cinématographe à véritablement adoptés – Maurice Chevalier, Yves Montand, Jacques Dutronc, Serge Gainsbourg, entre autres – on se souviendra de quelques uns de leurs célèbres prédécesseurs, dont Georges Brassens, artiste bohème accueillant chez lui l’ennemi public n°1 dans Porte des Lilas de René Clair ; Gilbert Bécaud, amoureux de Françoise Arnoul dans le Pays d’où je viens de Marcel Carné ; Henri Salvador qui, après avoir accompagné Ray Ventura et ses Collégiens sur scène et à l’écran, fit véritablement l’acteur dans des œuvres aussi remarquables que Accroche-toi, y’a du vent, les Malabars sont au parfum ou l’incontournable Et qu’ca saute. N’oublions pas Pierre Perret, entraperçu en garçonnet de 10 ans dans le Carrefour des enfants perdus et, 25 ans plus tard, en père de famille obsédé par ses plantations dans les Patates, de Claude Autant-Lara.

La belle époque des yéyés ne fut pas en reste. Souvenez-vous de Sheila en détective privé dans le mémorable Bang Bang ; de Sacha Distel en beau gosse et mauvais garçon dans les Mordus ; et de Salvatore Adamo en assassin malgré lui dans les Arnaud et en truand récidiviste dans l’Ardoise, avant d’apparaître – c’était la moindre des choses –, en 2003, dans Laisse tes mains sur mes hanches de Chantal Lauby.

Peu de gens se souviennent de Sylvie Vartan en jeune écolière Bulgare dans une production, tout aussi Bulgare, au titre imprononçable, retraçant une page sanglante de l’histoire... de la Bulgarie ! C’était une dizaine d’année avant D'où viens-tu, Johnny ?, avec Johnny, et 40 ans avant son rôle de criminelle machiavélique dans l’Ange noir de Jean-Claude Brisseau.

De son côté, la future Bécassine-c’est-ma-cousine, alias Chantal Goya, fut remarquée par Jean-Luc Godard qui en fit une « enfant de Marx et de Coca-Cola » dans Masculin-Féminin où elle croisait Françoise Hardy, éloignée, un instant, de tous les garçons et les filles de son âge pour apparaître dans le Château en Suède de Roger Vadim et dans What's New Pussycat. A peu près à la même époque, Michel Sardou était un jeune résistant de 19 ans dans Paris brûle-t-il ? avant de devenir restaurateur à Deauville et papa d’un fiston fugueur dans l'Eté de nos 15 ans, réalisé par Marcel Jullian et produit par Marcel Dassault.

On se souviendra encore de Julien Clerc en pierrot lunaire partagé entre Annie Girardot et Miou-Miou dans D’amour et d’eau fraîche de Jean-Pierre Blanc ; de Régine, sympathique et boulimique Marthe Schmoll dans Mazel Tov ou le mariage de Claude Berri, et de Renaud qui, 37 ans avant les noirs terrils de Germinal – Claude Berri, toujours – était apparu en 1956, avec son frère David Séchan, dans le fameux Ballon rouge d’Albert Lamorisse. Il avait quatre ans, l’âge des roudoudous et des mistrals gagnants !

Je l'avoue, j'ai commencé à regardé ce film avec un énorme à-priori négatif. Une comédie française, avec Franck Dubosc, que je ne déteste pas mais dont l'humour se renouvelle peu, un pitch, un peu original certes,mais qui laisse présager de la teneur de beaucoup de scènes. Malgré ...

Posons les bases tout de suite : je n'aime pas du tout mais pas du tout Franck Dubosc, je me fous totalement de Bénabar et j'avais trouvé pitoyable le premier film de Eric Lavaine, "Poltergay" (1). Et donc, j'ai passé une soirée formidable, à me marrer d'un bout à l'autre ...

Une comédie de Lavaine avec Dubosc, ça fait peur. Bonne surprise, le film est une comédie sympathique au scénario bien construit , qui égratigne gentiment (le film n'est ni méchant , ni vulgaire) le show biz et la presse people. Si la réalisation (tout juste fonctionnelle) ...