INSÉPARABLES

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La carrière d’un acteur est faîte de moments de consécration mais aussi parfois d’abattements assez profonds. Cette carrière se bâtit en fait sur des rencontres, des opportunités et le talent bien entendu mais également sur une vie personnelle toute aussi épanouie…

Dans le film qui va suivre, Jean-Pierre Darroussin incarne Robert, comédien un peu dans le creux de la vague ou pour être plus clair, qui n’a jamais vraiment surfé sur celle du succès ! Quand en plus sa petite amie décide de mettre un terme à leur relation, son quotidien se met soudainement à ressembler à un épisode tragique des « Feux de l’amour » qui, c’est vrai, le sont tous un peu… Robert va alors retourner dans son Pas-de-Calais natal, renouer avec Gisèle, sa sœur, guère mieux en point que lui… 

Michel Couvelard signe avec Inséparables une chronique désabusée de la quarantaine, portée par un duo d’acteurs épatants : Darroussin donc mais aussi Catherine Frot, entourés notamment de Sami Bouajila et Fabienne Babe…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver THE SKELETON TWINS (L'irruption dans votre quotidien d'un frère ou d'une soeur que vous n'avez pas vu depuis longtemps et avec qui vous n'avez plus forcément de choses en commun peut avoir des effets surprenants !) ou encore LA LA LAND (Difficile d'allier vie professionnelle et personnelle heureuse quand on désire devenir star de cinéma ou de la musique. Quand les sentiments s'en mêlent, le happy-end n'est pas toujours automatique...).

Dans Inséparables, Jean-Pierre Darroussin doit aussi accepter que son parcours d’acteur n’est définitivement pas aussi flamboyant qu’il aurait pu le souhaiter. Un renoncement difficile face au regard des autres, lesquels imaginent toujours que le cinéma et le théâtre ne sont peuplés que de vedettes triomphant à chaque séance ou représentation, pour ensuite profiter d’une vie de rêve dans une sublime propriété, au bras de l’être aimé… Eh non ! Comme Robert, l’immense majorité des comédiens ne connaitront jamais ces moments-là et le cinéma, dans un exercice d’auto-flagellation passionnant, en a lui-même rendu compte. 

En 2000, Bertrand Blier y avait consacré un film caustique et cruel dont le titre disait tout : Les acteurs. On y croisait dans leurs propres rôles tous les grands noms du cinéma français de Pierre Arditi à Jean Yanne en passant par Belmondo, Delon, Serrault, Brasseur, Marielle, Depardieu et les autres… Dans The artist, Michel Hazanavicius dressait le portrait d’une star du muet, (Jean Dujardin), assistant à l’éclosion d’un talent tout neuf, (Bérénice Béjo), et à la fin d’une époque. Le triomphe planétaire du film, récompensé de 5 Oscars en 2012 à Hollywood prouve que le sujet touche et passionne l’industrie du spectacle, se comportant face aux risques du métier comme ces enfants qui ouvrent la porte d’un grenier en redoutant qu’un terrible péril s’y cache… Dans A star is born, toutes versions et époques confondues, la trame reste la même : celle d’une apprentie-vedette dont le succès naissant éclipse celui d’un artiste vieillissant. Dans The player, Robert Altman signe un portrait peu flatteur des dessous hollywoodien, convoquant devant sa caméra ceux qui en savent tout : Tim Robbins, Whoopi Goldberg ou Sydney Pollack ! 

Et pour ce qui est de la comédie, Tonnerre sous les tropiques, est le récit d’un tournage de superproduction guerrière tournant à la catastrophe en pleine jungle, reflet de l’histoire bien réelle du Apocalypse now de Coppola…