INSIDERS: ESCAPE PLAN

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On connaissait le « braquage à l’italienne ». Voici en quelque sorte Un « braquage à l’espagnole ». Un film de genre dans les règles de l’art, conçu de l’autre côté des Pyrénées par le réalisateur basque Iñaki Dorronsoro.

L'antihéros du film que vous vous apprêtez à découvrir se prénomme Victor, un braqueur solitaire et ombrageux qui affiche des états de service impressionnants en tant que pilleur de banques. Pas un coffre qui lui résiste, ce qui ne tarde pas à attirer l’attention du milieu. C’est ainsi qu’il est approché par la mafia russe qui œuvre aussi en Espagne et se voit confier une mission à 30 millions d’euros : le casse d’une d’une grande succursale suisse installée en plein centre de Madrid.

Réalisé entre la capitale espagnole et Bilbao, Insiders lorgne du côté de Michael Mann et de son cinéma rugueux et martial. Les deux principaux rôles sont tenus par Alain Hernandez et Javier Gutierrez, deux acteurs devenus très populaires en Espagne à la télévision. Vous aviez sans doute déjà apprécié Javier Gutierrez dans La Isla Minima, un remarquable polar vénéneux sorti en France en 2015.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HEAT (1995) (Parce que Michael Mann est un des cinéastes qui inspirent le réalisateur espagnol.) ou encore CIEN AÑOS DE PERDON (INSIDERS) (Ici aussi il s'agit du casse d'une grande banque internationale, par le réalisateur espagnol Daniel Calparsoro. Et toujours avec Luis Tosar.).

Les années 2000 ont vu le cinéma espagnol se distinguer dans le film de genre, permettant très rapidement à certains jeunes cinéastes de se faire remarquer à l’étranger. Le cas de Rodrigo Cortes réalisateur de Buried avec Ryan Reynolds ou de Juan Antonio Bayona qui avait impressionné Hollywood par sa capacité à reproduire le Tsunami de 2004 dans The Impossible. Iñaki Dorronsoro était cinéphile avant de passer derrière la caméra et c’est notamment l’école française qui l’a toujours intéressé. Il cite volontiers du Rififi chez les hommes de Jules Dassin, parmi les classiques qui ont accompagné ici son travail.

Dans les différentes interviews qu’il a pu accorder à la presse espagnole avant la sortie d’Insiders, Iñaki confiait que son souci avait été de trouver le point d’équilibre entre les scènes d’action et la psychologie des personnages. On peut estimer qu’il y est parvenu et être impressionné en tant que spectateurs par la froideur des personnages, étanches à toute forme de passion autre que celle dictée par leur conscience professionnelle.

Au casting on retrouve l’acteur Luis Tosar, une « gueule » du cinéma ibérique, grandi professionnellement à la fin des années 90 en même temps que son ami Javier Bardem avec qui il partageait l’affiche des Lundis au soleil en 2001, une comédie sociale nommée en son temps à l’Oscar du meilleur film étranger. Luis Tosar a reçu par trois fois le prix du meilleur acteur dans le cadre des Goya, battu seulement par toujours le même, Javier Bardem récompensé à cinq reprises.