JE NE SAIS PAS SI C'EST TOUT LE MONDE

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Pour son premier film en tant que réalisateur, le chanteur et compositeur Vincent Delerm s’est servi de son expérience pour écrire un film comme on compose une chanson, par fragments qui se révèlent au hasard des lieux et des personnages. Passer quelque temps avec eux inspire des idées et de fil en aiguille, elles s’additionnent pour former un tout.

Ainsi Delerm fait appel à différentes personnalités plus ou moins connues, pour composer un ensemble, chacun pouvant être comparé à une chanson d’un album. On reconnaît entre autres Alain Souchon, Vincent Dedienne, Alice Rohrwacher, ou encore Jean Rochefort, dans sa dernière apparition à l’écran.

Avec délicatesse et sensibilité, le film pose des questions sur la mémoire, le temps qui passe, la nostalgie de l’enfance, le rapport aux autres. Il aborde aussi ce qui nous construit, ce que les gens ressentent autour de nous, ce qui nous distingue et ce qui nous rassemble.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver VILLAGES VILLAGES (Agnès Varda et JR sillonnent la France et collectionnent les portraits de gens qu'ils rencontrent.) ou encore TRUE STORIES (Un film réalisé par un musicien (David Byrne) à partir de rencontres multiples.).

Entre la conception et la finalisation de ce premier long métrage, Vincent Delerm a passé beaucoup de temps, essentiellement pour des raisons de financement, mais la conception même du film, qui est une accumulation de séquences indépendantes les unes des autres, lui permettait de procéder de cette façon. D’ailleurs il a eu le temps de produire l’album intitulé A présent entretemps. Le projet est très singulier et inorthodoxe puisque Delerm a travaillé sans scenario. Il a assemblé une série de rencontres, un peu comme des chansons sur un album, avant de les ordonner pour que la mosaïque ainsi obtenue finisse par dessiner un propos.

Depuis longtemps, le chanteur était conscient de l’existence dans son univers de passerelles entre la chanson et le cinéma. Ses textes font souvent référence à des films, et ses spectacles sont eux-mêmes mis en scène en empruntant des artifices comme la voix off. Il faut dire qu’il a construit sa propre mythologie dans les années 70 en puisant dans une culture fortement teintée de cinéma. Une de ses grandes influences musicales a été François de Roubaix, compositeur de musique de film. Et lorsqu’il était étudiant, Delerm a étudié l’intégralité du cinéma de François Truffaut, d’une façon plus abstraite que pragmatique, son but étant moins de devenir metteur en scène que d’analyser une pensée.

De là vient son attachement aux idées de caméra stylo et de cinéma vérité défendues par les auteurs de la nouvelle vague. Il cite aussi Rohmer comme un cinéaste qu’il affectionne pour sa capacité à transmettre une certaine vérité : « les relations entre les gens ont l’air naturelles, les personnages ont l’air d’agir comme dans la vraie vie, comme s’ils ne se rendaient plus compte qu’ils étaient filmés ». Il se sent proche aussi du cinéma de Denis Podalydès avec lequel il partage un goût pour l’intimité, et la recherche de choses très personnelles.

J'ai fait très récemment la découverte de Vincent Delerm, notamment à travers ce « Je ne sais pas si c'est tout le monde », où ce dernier fait preuve de plus de créativité en 56 minutes que de nombreux réalisateurs français dans toute leur carrière. Alors ...

Le temps et l'enfance qui passent. Les êtres que l'on frôle. La mémoire comme un ensemble mal assemblé de fragments. Alain Souchon en noir et blanc allume une cigarette en écoutant Tino Rossi. Volutes de fumée, souvenirs qui se dissipent. Un club de football amateur, des ...

(à suivre; ce ne sont que de premières remarques car il est émouvant, dense et riche; Visible sur arte jusqu'au 07/03/20. ) J'aimerais… "On aimerait faire une jolie phrase pour commencer, avec des enluminures et beaucoup d'émotion…" (écrivait un Vincent Duluc, ...