JOSEPHA

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Josepha est le premier des cinq longs métrage réalisé par le romancier (son premier métier) Christopher Frank, également scénariste pour Michel Deville (Le mouton enragé), Andrzej Zulawski (L'important c'est d'aimer), Daniel Duval (La dérobade) ou encore Pierre Granier-Deferre (Une étrange affaire). A travers ces films, on comprend vite que le cinéma de Christopher Frank fonctionne avant tout sur la psychologie de ses personnages, ainsi que sur leurs états d'âmes et sur les mœurs amoureuses amoureuses de l'époque (années 70/80) où ils ont été conçus. Josepha compris. 

Josepha est une histoire de couple partant à vau-l'eau que Christopher Frank avait déjà publié auparavant, tout comme son film suivant L'année des méduses, sous forme de roman. On y suit la love story défaillante de Michel (Claude Brasseur) et Josepha (Miou Miou) qui vivent comme ils peuvent de leurs statuts de comédiens de seconds rôles. Jusqu'au jour où Josepha trompe Michel avec un éleveur de chevaux (Bruno Cremer). Au moment ou sa femme le quitte, Michel obtient enfin un premier rôle convoité (Macbeth) qu'il n'arrive pas à assurer en l'absence de sa femme. 

Christopher Frank saisit tous les petits moments d'une séparation ordinaire. Avec les regrets, la nostalgie, les non dits et les derniers élans du cœur. Bien que Josepha ait un arrière goût de roman photo, il tient son pari émotionnel grâce son incroyable trio d'interprètes ( Miou/Brasseur/Crémer), mais aussi de discrets seconds rôles. Dont Jean Pierre Rambal (qui remplaça Maurice Risch dans Le gendarme et les extraterrestres aux côtés de De Funès) , Pierre Vernier (dans la vie un des meilleurs potes de Belmondo) et Jacqueline Alexandre qui, outre une courte carrière d'actrice (cinq films), fut surtout speakerine et journaliste reconnue de la télévision française.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver NEW YORK, NEW YORK (L'histoire d'un couple d'artistes qui se déchire et cherche la gloire. Ce n'est pas le film le plus connu de Martin Scorsese mais sa chanson titre est rentrée dans l'histoire.) ou encore LES GRANDS DUCS (Sur le même thème des acteurs et actrices de seconde zone, Patrice Leconte signe une comédie fantasque, servie par un trio d'interprètes déchaînés.).

Sorti dans les salles françaises le 10 mars 1982, Josepha engrange 855 657 entrées au box office. Soit moins que d' autres autres films sortis ce même jour de cette même année. A savoir Les sous doués en vacances de Claude Zidi et son Daniel Auteuil en roue libre régressif (3 570 887 entrées) et Un justicier dans la ville 2 de Michael Winner et son Charles Bronson toujours aussi revanchard (1 160 354 entrées). Par contre Josepha marche plus que d'autres pellicules dispos également cette même semaine. En l'occurence Bandits, bandits de Terry Gilliam et son Sean Connery chevalier (668 319 entrées) , Meurtres à la Saint Valentin et son mineur psychopathe (67 512 Entrées) et Te Marre pas c'est pour rire de Jacques Besnard avec Aldo Maccione en patron d'une usine de vélo (347 686 entrées). Avec, pour ce dernier film, une petite apparition de Brigitte Lahaie, tiens au fait ! 

La bretonne Sylvette Herry, qui doit son pseudonyme de Miou-Miou à Coluche qui disait il, la trouvait toute molle, toute mou, toute miou-miou, a été une des grandes actrices populaires des années 70 à 90. Après avoir découverte (comme Patrick Dewaere et Depardieu) dans Les valseuses de Bertrand Blier. elle enchaine quelques rôles emblématiques comme La femme flic d'Yves Boisset, Coup de foudre de Dyane Kurys, Tenue de soirée de Bertrand Blier, La totale de Claude Zidi ou Un indien dans la ville d'Hervé Palud. Et surtout, La dérobade de Daniel Duval qui lui fera obtenir son seul César (sur dix nominations dans sa longue carrière) pour son rôle de prostituée dans La dérobade de Daniel Duval. 

Josepha fait partie de looooongue tradition de films portant le prénom de son héroïne dans son titre. Au hasard de notre mémoire cinéphagique, on trouve le bien badass Nikita de Luc Besson qui vaudra à Anne Parillaud un César, Fedora de Billy Wilder avec la sublime Marthe Keller en star déchue d'Hollywood, Marie Antoinette de Sofia Coppola avec Kirsten Dunst en future guillotinée au tempérament mélancolique, Ariane et Sabrina de Billy Wilder, tous deux avec une Audrey Hepburn en état de grâce et Tess de Roman Polanski qui révéla au monde entier le charme adolescent de Nastassja Kinski.