JUNO

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L’exploration des affres de l’adolescence fournit assez régulièrement de bons sujets au cinéma. Juno, de Jason Reitman fait partie de ceux-là, par l’originalité de la situation et la finesse du point de vue adopté. L’histoire est celle d’une sweet little sixteen interprété par la canadienne Ellen Page, confrontée du jour au lendemain à une grossesse surprise, dans une banlieue dortoir nord-américaine où le désoeuvrement fait partie de la vie de tous les jours.

Pourtant, ce n’est pas un drame social que le fils d’Ivan Reitman (le réalisateur de S.O.S Fantômes) a choisi de nous raconter. Plutôt une chronique tendre et insolente, où brille au grand jour la personnalité explosive d’une gamine de son temps qui choisit de devenir mère, avant de devenir femme. Ce n’est donc qu’en surface que ce long métrage emprunte aux teen movies dont le public américain est friand.

Juno se joue des clichés. Juno n’est pas une décérébrée, Juno n’est pas irresponsable. Et Juno ne couche pas avec un garçon pour la première fois parce que c’est «cool » mais plus simplement parce qu’elle s’ennuie et qu’elle se dit que ce sera toujours plus intéressant que de regarder Paranormal Activity. Observez bien sa façon de prendre son problème à bras le corps : Juno n’est pas une victime, mais bien une héroïne ; de celles qui font les films qu’on n’oublie pas.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DIX-SEPT FILLES (Inspiré d'une histoire vraie, le film de Muriel et Delphine Coulin met en scène un groupe d'adolescentes qui contre la volonté de leur entourage décident de tomber enceintes toutes ensemble.) ou encore ANGE ET GABRIELLE (2015) (Dans cette comédie d'Anne Giafferi, une quadragénaire jouée par Isabelle Carré doit composer avec la volonté de sa fille lycéenne, enceinte et désireuse de garder son enfant.).

A sa sortie en salles, Juno a provoqué un débat exaspérant aux Etats-Unis autour du thème de l’avortement. Une scène en particulier a interpellé ses défenseurs : celle où la jeune fille, décidée interrompre sa grossesse, change d’avis après avoir croisé sur le chemin de la clinique une copine de lycée farouchement anti-I.V.G. Pourtant, Jason Reitman, sa scénariste Diablo Cody et même la petite Ellen Page s’étaient montrés convaincants durant la promotion pour dire que ce n’était pas l’objet du film.

Produit en marge des studios, cette étoile cinématographique  fait partie de la petite poignée de films qui décrochent tous les ans le gros lot avec un budget des plus modestes. On pense à Lost In Translation, mais surtout à Little Miss Sunshine, sorti juste avant Juno et fort des mêmes caractéristiques. Produit pour 7 millions de dollars, il en a rapporté 230 à ses producteurs et permis à Ellen Page de se faire un nom.

Ellen Page avait 20 ans au moment du tournage. Actrice depuis l’âge de 10 ans pour la télévision, elle avait connu son premier grand succès deux ans plus tôt, au générique de Hard Candy, un thriller psychologique. Depuis, du haut de son 1 mètre 55, elle est devenue un des personnages récurrents de la franchise X-Men et a su ponctuellement séduire des réalisateurs comme Woody Allen  (From Rome with Love) et Christopher Nolan (Inception). Dans le privé, elle est d’un esprit libre qui n’est pas sans rappeler celui de Juno. En février 2014, elle a rendu public son homosexualité « par responsabilité sociale, pour aider les autres à avoir une vie plus simple et faite d’espoir ».

Je vous préviens tout de suite, sous des dehors libérés, modernes et branchés/branchouilles, Juno est un film un peu conservateur. Et ça, je le sais, ça peut rebuter bien des gens qui aiment qu'on les caresse dans le sens du poil ou qui se targuent d'un certain degré de ...

(y a un endroit pour postuler aux titres les plus douteux ? Nan parce que je veux pas paraître prétentieuse et tout, mais je pense avoir du potentiel..) Un joli petit film avec de chouettes personnages, Ellen Page dans son rôle d'ado excentrique un peu paumée en tête de liste, ...

Juno, 16 ans, tombe enceinte, décide de mener la grossesse à terme et de donner son enfant à l'adoption. Et elle n'a pas sa langue dans sa poche. Je ne m'intéresserai nullement à l'aspect pour/contre l'avortement, chacun se fera son idée là-dessus (libre à vous d'y voir ...