JUSTICE SAUVAGE

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Steven Seagal est un milicien dans l’âme comme le fut jadis un Bronson en fin de carrière. Ils incarnent ces anges noirs venus faire justice eux-mêmes quand, à leurs yeux, l’Etat a failli. Des tueurs, mais des tueurs du côté de l’ordre et la morale naturelle. Ce type de héros est typiquement américain, un fameux article de la constitution leur garantissant le droit d’être armé, et le sang des ancêtres ayant maté l’ouest coulant toujours dans leur veines comme un rappel permanent à l’ordre ancien. Out for justice va droit au but dès son titre, qu'on peut traduire en français par « en dehors de la justice ».

Dans ce film de 1991, Seagal incarne un flic de Brooklyn issu de Little italy et qui va traquer un méchant de son enfance devenu caïd et excité de la gâchette. La loi du talion arrive ventre à terre, mais c’est aussi pour cette transgression qu’on regarde ce genre de film. Même si la cruauté est là on est loin des univers métaphysiques de Scorsese où Dieu n’est jamais très loin. Il faut dire que le metteur en scène John Flynn est une sorte de GI de la caméra. Il fait depuis 1968 des films de voyous ou de gang.

Et il ne s’embarrasse pas de procédure. Lui et  Steven Seagall c’est dans un holster qu’ils rangent leurs scénarios.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN JUSTICIER DANS LA VILLE DE MICHAEL WINNER (1974) ou encore THE KING OF NEW YORK D'ABEL FERRARA (1990) .

“He's a cop. It's a dirty job... but somebody's got to take out the garbage”
C’était le slogan promotionnel du film et il se traduit délicatement par “il est flic, c’est un sale boulot mais quelqu’un doit vider les ordures ».

Steven Seagal est ce quelqu’un et il prend son job tellement au sérieux qu’il a en commun avec Buster Keaton de ne jamais sourire. Pour donner une idée de l’investissement du garçon précisons qu’il a cassé le nez de William Forsythe, qui joue le méchant, dans la scène d’affrontement entre les deux hommes. Taper la tête de son partenaire contre le mur du studio, c’est dire si l’on est dans le personnage. C’est par le corps que l’homme est venu au cinéma. Après avoir pratiqué les arts martiaux depuis l’enfance, appris avec les maîtres japonais et être revenu du pays du soleil levant avec un septième dan d’aikido Steven devint professeur et entraineur. Or à Hollywood les producteurs ou les agents ne sont jamais loin des tatamis.

Michael Ovitz qui était son élève aima bien le côté gominé ténébreux de Seagall ainsi que son mètre 93, aussi vit-il en lui la possible renaissance de l’action hero. Après tout Ovitz était alors un des fondateurs de la redoutable agence artistique CAA (creative artists agency). Il lança la carrière de Steven qui depuis n’a jamais failli. Seagal acteur impénétrable a ses inconditionnels. Les autres à tort le considèrent comme un bourrin. Mais ce maître en Kendo et Aîkido parle couramment japonais, il est un honorable chanteur et guitariste de reggae et au chapitre humanitaire a une action discrète mais constant dans le soutien aux enfants malades.
De John Flynn le cinéaste on retiendra qu’il a signé en 1987, Pacte avec un tueur, un thriller passionnant où Brian Dennehy écrivain mal luné et James Wood professionnel de la gâchette s’associaient le temps d’une enquête pour faire tomber un gros bonnet. Maintenant posez les mains sur le capot je vais vous réciter vos droits…

Faut dire John Flynn est un faiseur efficace et son film est sec et violent comme il faut avec un William Forsythe qui déboite en camé ultra violent. Steven traverse tout ça en cassant des bras avec ses moulinets de l'enfer et découpe a la feuille de boucher dans une scène ...

Les débuts de Steven Seagal sont loin d'être désastreux à l'exemple de Justice sauvage, un film d'action efficace, musclé et violent.Certes cette série B est primaire et le scénario n'a pas été écrit avec de la dentelle tout comme les dialogues. Mais dans son genre le ...

Il est flic. C'est un sale boulot... Mais il faut bien que quelqu'un se charge de nettoyer la ville. Voici l'un des meilleurs films de Steven "Je casse des bras" Seagal (Piège en haute mer, Machete) de sa première et meilleure époque de 1988/2002 et, paradoxalement, le premier ...