L'ÉCOLE DE LA VIE

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Anita, Rita, Ricardo et Andrès forment une bande de copains trisomiques qui partage les bancs de la même école depuis quarante ans. Mais, ils aspirent à une autre vie. Ils voudraient juste pouvoir faire comme tout le monde : être autonome, gagner de l’argent, se marier, fonder une famille. Bref, qu’à plus de cinquante ans, on ne le considère plus comme des enfants ! Mais est-ce que l’école de la vie leur permettra de réaliser leurs rêves ? Tel est bien le propos du documentaire réalisé par Maité Alberdi.

Avec L’Ecole de la vie, cette réalisatrice chilienne livre en quelque sorte le pendant documentaire de la fiction inventée et réalisée en 1996 par Jaco Van Dormael, avec son film Le Huitième jour. Georges le héros de ce film, incarné par Pascal Duquenne lui-même trisomique, revendiquait lui aussi la possibilité d’une vie quotidienne assumée en dehors de l’institution spécialisée dont il venait de s’échapper. C’est en ce sens qu’il est très proche des quatre figures principales de L’Ecole de la vie.

Le film place chaque spectateur face à la parole de personnes en situation de handicap, mettant ces derniers au cœur d’un récit comme autant de personnages charismatiques. Et la réalisatrice de convoquer diverses problématiques comme l’accès au travail, l’autonomie financière, le rapport à l’autre, la liberté de choisir, le regard de la société, entre autres. Autant de sujets qui à l’évidence concerne chaque citoyen quel qu’il soit.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SAN CLEMENTE (Raymond Depardon montre avec son humanité coutumière les tentatives d'une psychiatrie en milieu ouvert.) ou encore NATIONALE 7 (Avec ce film de fiction, Jean-Pierre Sinapi posait un regard bienveillant sur le handicap confronté à la vie quotidienne et amoureuse).

Réalisatrice et productrice chilienne Maité Alberdi a réalisé deux autres films avant L’Ecole de la vie. A chaque fois, il s’agit pour elle d’offrir des portraits intimes à travers des microcosmes précis. Fortement impliquée dans son travail documentaire pour le cinéma, elle est même parvenue à changer la loi  après une intervention à l’Assemblée nationale chilienne afin de faire reconnaître à sa juste valeur le travail des personnes en situation de handicap.

Avec L’Ecole de la vie, la cinéaste se fondant sur l’allongement de l’espérance de vie des personnes trisomiques milite ainsi pour une plus grande intégration sociale soit au sein des familles concernées, soit à l’intérieur des centres d’accueil existant. Avec notamment une attention particulière à une dimension qu’elle juge tout à la fois essentielle et pour l’instant délaissée ou marginalisée : l’accès à la culture sous toutes ses formes.

A l’instar de Andrès et Anita qui s’aiment mais dont la loi chilienne actuelle interdit le mariage en raison de leur handicap, le film recense ainsi les différents blocages mis en place par la  société. D’où le choix radical de flouter ou de filmer à mi-corps les autres intervenants, comme pour mieux mettre en avant la parole de ses personnages principaux, pour leur donner cette place à part entière qu’ils n’ont pas encore.

"Le film "L'école de la vie " nous apporte un regard sur la vie sociale et l'insertion professionnelle des personnes trisomiques dans une structure adaptée en Chili, telle que l'ESAT, établissement et services d'aide par le travail (anciennement, CAT, centre d'aide par le travail). ...

Est-ce un effet de notre frénésie pédagogique nationale, le titre français "L'Ecole de la vie" indique une direction toute différente de ce que pose en toute simplicité le titre espagnol : "Los Niños" ("Les Petits Enfants"). Et ne parlons pas du titre anglais, "The Grown-ups" ...