L'ART DE L'AUTODÉFENSE

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Et si le karaté était la solution ? C’est ce que se dit Casey, un trentenaire timide et craintif, après avoir été agressé un soir dans la rue. De fait, le jeune homme se surprend lui-même en voyant les transformations s’opérer sur les conseils de son maître en art martial. Non seulement il s’endurcit physiquement mais il se met même à écouter du metal…

Qu’on ne s’y trompe pas The Art of Self-Defense n’est pas exactement un pur film de baston mais une comédie noire sur la masculinité qui fait autant rire que froid dans le dos. Le fait que ce récit soit situé à une période indéterminée qui évoque les années 1990 mais sans le préciser renforce cette sensation de malaise sur laquelle joue la réalisation.

Le rôle principal de The Art of Self-Defense est tenu par Jesse Eisenberg qui incarnait Mark Zuckerberg dans The Social Network. Le comédien que l’on a également vu dans Bienvenue à Zombieland affirme que son personnage Casey Davies est vraiment spécial. Le réalisateur lui a en effet demandé de ne pas manifester d’émotions, de paraître indifférent d’une façon quasi pathologique.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver KARATÉ KID (L'initiation au karaté d'un adolescent qui souhaite pouvoir utiliser cet art martial pour se défendre) ou encore AUGUSTIN, ROI DU KUNG-FU (Un jeune homme maladroit qui rêve de devenir une vedette du kung-fu s'installe dans le quartier asiatique de Paris.).

Le précédent film du réalisateur Riley Stearns, Faults, portait sur les sectes, sur la sujétion psychologique et Jesse Eisenberg voit dans The Art of Self-Defense des aspects qui rejoignent cette problématique. Pour lui, le metteur en scène montre finalement que la masculinité toxique est une secte. On voit bien comment le personnage de Casey se laisse embarquer par la conviction de Sensei. « Cela prouve, dit-il, que l’assurance et la stupidité ont plus de poids que l’intelligence et la timidité. On est plus volontiers disposé à écouter quelqu’un qui donne le sentiment qu’il sait de quoi il parle et dont le regard inspire la sécurité. »

Le réalisateur Riley Stearns n’a absolument pas voulu tourner le karaté en dérision. Le metteur en scène pratique lui-même le jujitsu depuis des années et il avait envie d’écrire un film qui se déroule dans un univers familier. De plus, il a trouvé intéressant de prendre le karaté pour traiter de questions auxquelles on ne s’attend pas forcément dans ce contexte.  Le metteur en scène a aussi pris plaisir à jouer avec les attentes du spectateur. Son scénario commence d’une façon assez classique et l’on imagine une certaine évolution du personnage au fur et à mesure de son entraînement mais c’est pour mieux nous déstabiliser, « tirer le tapis sous nos pieds », au milieu de l’intrigue et nous amener à nous interroger sur la direction que prend l’histoire.

Jesse Eisenberg avoue que plus jeune il s’était mis au karaté et avait détesté ça restant à l’écart du groupe de costauds qui se retrouvaient au dojo. En revanche, il a beaucoup plus apprécié ce sport quand il a dû se préparer à son rôle. Il a été coaché par Mindy Kelly, une ex-championne d’arts martiaux qui s’est reconvertie dans les cascades. C’est avant tout la discipline stricte qu’il a apprécié dans cette expérience. Comme il n’arrêtait de faire des blagues, la coach lui demandait sans cesse de se taire car on n’est pas censé parler. Du coup, cela lui a permis de mieux entrer dans la peau de son personnage qui aime l’autorité et respecte les règles. Comme lui, il fallait qu’il obéisse à sa prof de karaté.

J'ai commencé à regarder ce film dimanche soir et j'ai arrêté au bout d'une demi-heure. Au bout de deux jours je me suis dit que j’avais dû rater quelque chose et je l'ai repris presque depuis le début. C'est le genre de film qui me rappelle une réplique de X-Men de B.Singer ...

Très chouette surprise ! Je suis quand même un peu déçu et j'avoue que ça m'a pris un peu de temps pour trouver la raison : l'univers est chouette, les personnages sont bien écrits, les situations sont bien trouvées, l'humour fonctionne très bien, avec ce côté décalé ...

Voila un film qui sent fort la testostérone. Le personnage principal (Jesse Eisenberg, au sommet comme d'habitude) a justement un défaut de virilité, du moins c'est ce qu'il pense. Untermensch de son temps (le film choisit pour espace temporel cette période bénie qu'était ...