L'ASSASSIN HABITE AU 21 (VERSION RESTAURÉE)

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L’assassin habite au 21, film d’Henri-Georges Clouzot sorti en 1942, est un chef d’œuvre. Tout simplement. Ce thriller narquois relate l’enquête d’un flic parisien traquant ce qu’on ne nommait pas encore un serial-killer.

Le 21 de l’avenue Junot, Paris 18ème, est une pension de famille et c’est là peut-être que réside l’assassin. C’est donc un film de pension comme les aimait le cinéma français dans les années 30. Pierre Fresnay est le limier, confronté à la piquante Suzy Delair compagne officielle du réalisateur et à une brochette de natures grandioses : messieurs Jean Tissier, Pierre Larquey et Noel Roquevert. Chapeau bas.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'ASSASSINAT DU PÈRE NOËL DE CHRISTIAN-JAQUE (1941) (Un autre film Continental de bonne facture sur un thème fédérateur: la sécurité. Il s'agit d'identifier la brebis galeuse dans la communauté des braves gens. Originalité du sujet: l'action se déroule à la montagne l'hiver au moment des fêtes de Noël, traditionnellement période de joie et d'espoir.) ou encore LE DERNIER DES SIX DE GEORGE LACOMBE (1941) (C'est un peu l'épisode précédent. Clouzot avait écrit cette autre adaption des aventures de monsieur Wens écrit par Steeman et c'était déjà le couple Delair/Fresnay qui animait la danse. Un grand succès de l'époque mais un film plus léger, plus british.).

Sorti le 6 aout 1942, L’assassin habite au 21 est une production Continental, société française financée par les allemands. Comme la nature a horreur du vide, Henri-Georges Clouzot, jusque là scénariste renommé, profite du départ des grands noms du cinéma français, les Renoir, Clair et Duvivier pour réaliser son premier film.

Ce coup d’essai est un coup de maître, d’autant que l’artiste est en terrain connu. Il recrée en effet le couple Fresnay-Suzy Delair alias le commissaire Wens et son insupportable copine Mila-Malou qui avaient enchanté la France dans Le dernier des six de Georges Lacombe, un an auparavant. Clouzot avait déjà écrit le scénario inspiré, dans ce film comme dans le suivant,  de romans policiers du belge Stanislas-André Steeman. Clouzot réalisera en 1947 une troisième adaptation d’un roman de Steeman pour un nouveau chef d’œuvre intitulé Quai des orfèvres. Entretemps il sera devenu le grand cinéaste d’une sorte de nouvelle vague française.

Clouzot et Suzy Delair pourtant sont dès 1942 considérés comme des fleurs vénéneuses. Suzy Delair a fait le voyage des artistes français en Allemagne nazie au printemps 1942 en compagnie de Darrieux, Préjean et Romance. Clouzot est le fleuron de la Continental où il réalise encore un film sublime mais terriblement noir et démoralisant pour tout le monde : communistes, gaullistes et même les nazis : le fameux Corbeau. On confondra son inspiration et sa misanthropie avec de la collaboration et il sera écarté deux ans des studios à la fin de la guerre.  Et si vous allez vous promener du côté de l'avenue Junot vous constaterez qu'il n'y a pas de n°21...

Dans le quartier de Montmartre, au numéro 21 de la rue Junot, un endroit bien paisible, se situe la non moins calme "Pension des Mimosas". Toutefois ce calme est relatif, car il s'y passe des choses graves et absolument mystérieuses. En effet, la police est parvenue à identifier ...

Formidable comédie policière, à l'interprétation fabuleuse et à la maîtrise épatante, dès les premières minutes d'ailleurs, la scène d'ouverture du film étant un bijou à l'atmosphère enfumée et légèrement malsaine. Le mystérieux Monsieur Durand terrorise Paris ...

Pour son premier film en tant que réalisateur, Clouzot pose les jalons de ce qui fera le sel de sa trilogie, poursuivie avec Le Corbeau et Quai des orfèvres : un savant alliage de comédie grinçante, une sens de la composition de la collectivité hors-norme, le tout au service ...