L'AVION

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Charly, petit garçon de huit ans, reçoit en cadeau le soir de Noël, une immense maquette d’avion alors que son papa lui avait promis un vélo. Le père meurt peu de temps après, et Charly découvre que son avion n’a rien d’un présent ordinaire puisqu’il est vivant. Commence alors pour l’enfant une folle aventure ayant pour seul et unique but de retrouver son papa disparu et de le remercier pour ce magnifique cadeau.

Très librement adapté de la bande dessinée de Magda et Lapière, Charly, et ce par Denis Lapière lui-même devenu ici scénariste, L’Avion est mis en scène par Cédric Kahn par ailleurs réalisateur de Roberto Succo et de Une vie meilleure entre autres.
Le film mêle habilement réalisme, rêve et fantastique, et ce grâce à une écriture efficace doublée d’un montage rythmé qui lui confèrent plusieurs niveaux de lecture le rendant ainsi accessible aussi bien aux grands qu’aux petits. Les grands y verront un mélodrame dixit le réalisateur, alors que les plus jeunes en apprécieront surtout l’aspect film d’aventures.
Cédric Kahn a confié le rôle de Charly au petit Roméo Botzaris dont c’est la première apparition au cinéma. Il l’a entouré d’Isabelle Carré, vue dans Cœurs d’Alain Resnais, de Vincent Lindon, Simon dans Welcome de Philippe Lioret, de Nicolas Briançon, l’intolérant père de Benjamin Siksou dans Toi, moi, les autres, et de Sophie Guillemin que Cédric Kahn avait découverte et dirigée dans L’Ennui.

Sachez aussi que l’avion du film est en fait un vaisseau spatial dans la bande dessinée d’origine, et que Denis Lapière a jugé bon de modifier la nature de l’engin rendant ainsi à ses yeux, le contexte plus ludique.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ALWAYS (Tout comme "L'Avion" ce film de Steven Spielberg traite de l'influence posthume sur nos vies, des êtres que nous avons aimés.) ou encore FOREVER YOUNG (Le film de Steve Miner explore lui aussi la frontière entre le réel et l'imaginaire.).

D’abord réticent à se laisser embarquer dans le projet parce que conscient que les films qui s’adressent aux enfants sont particulièrement difficiles à réaliser et qu’en plus celui-ci aurait recours aux effets spéciaux, artifice auquel le cinéaste n’était pas habitué, Cédric Kahn raconte comment il a par la suite rapidement changé d’avis, se rendant compte à quel point travailler sur un tel sujet pouvait constituer pour lui un retour vers l’enfance en même temps qu’un rendez-vous avec lui-même adulte. Voulant dire par là qu’il a pu grâce à cette histoire, exprimer ouvertement des sentiments et des émotions souvent enfouis entre les lignes dans ses autres films. Par exemple la recherche du père, le déni de la mort, la fuite du réel ou encore le pouvoir de l’imagination. Et d’ajouter que tous ceux qui considèrent les films pour enfants comme un sous-genre cinématographique n’ont rien compris à la chose.
C'est le film le plus cher et le plus compliqué que j'aie jamais tourné, dit le cinéaste, et pourtant par moments j'ai eu l'impression de refaire mon premier film. Je pense que le fait d'être avec cet enfant pendant treize semaines, de me laisser guider par lui, d'être à la merci de ses forces et de ses fragilités, explique ce sentiment. J'avais l'impression de marcher sur un fil, sans aucune assurance du lendemain, comme si tout pouvait arriver à tout moment. C'était vertigineux et excitant. Je pense que cette expérience m'a un peu changé.

De son côté, le scénariste du film et auparavant coauteur de la bande dessinée Denis Lapière, confie qu’il a écrit Charly parce que son fils aîné, alors âgé de six ans, jouait avec un vaisseau spatial de sa fabrication qui, dans ses jeux, lui apparaissait réel et vivant. Il ajoute que la rupture qui s’est opérée entre la bande dessinée et le film, provient du fait que dans ce dernier c’est l’aspect réaliste qui prévaut et qui bascule dans le fantastique dès que l’avion entre en scène. Alors que dans la bande dessinée, le fantastique justement, fait corps avec l’œuvre de bout en bout.

D’autre part, Isabelle Carré et Vincent Lindon que vous venez de voir se donner la réplique dans L’Avion, avaient déjà tourné ensemble dans le film de Pascal Thomas Mercredi, folle journée, une œuvre où il était également question d’enfants mais sous un jour beaucoup plus sombre.

Le film est bourré d'incohérences et d'invraisemblances... mais baste, il navigue dans le rêve, dans un univers qui lui est propre et non dénué de créativité. Or donc, pas vraiment un chef d’œuvre, mais un film français qui fait preuve d'inventivité et d'exploration ...