L'ENFANT RÊVÉ

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L’Enfant rêvé, c’est celui que souhaite avoir le héros du film avec son épouse sans y parvenir. Raphaël Jacoulot, réalisateur de Coup de chaud (2015), Avant l’aube (2011) et Barrage (2006), avait envie d’écrire un film sur la quête de paternité. Il l’a orchestré autour d’un triangle amoureux composé de Jalil Lespert, Mélanie Doutey et Louise Bourgoin. Il a choisi de centrer le récit sur le personnage masculin dans lequel il s’est projeté. Cet homme déchiré entre deux deux femmes s’interroge sur ses origines en même temps que sur son désir d’enfant.

 Ses producteurs Miléna Polyo et Gilles Saputo,  sont connus notamment pour leur collaboration avec Stéphane Brizé, Denis Villeneuve, Gaël Morel et Martin Provost. Ils ont épaulé Raphaël Jacoulot pour l’écrite du scénario à laquelle ont aussi participé Benjamin Adam, Iris Kaltenbäck et Fadette Drouard. Le réalisateur a tourné dans la région où il est né, la Franche-Comté, près du village où il a passé une partie de son enfance.

Si il se sent proche de son héros, il a tenu à s’entourer de femmes à différents postes pour avoir une vision féminine sur son récit et de son personnage principal. Il estimait que leur contribution allait rendre le protagoniste masculin plus proche du public. C’est la directrice de casting Brigitte Moidon qui lui a conseillé d’engager Jalil Lespert pour l’incarner. L’acteur est arrivé très tôt sur le projet et a suivi une formation pour être crédible dans son rôle d’un propriétaire de scierie.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA MAISON DE JADE (Ce film de Nadine Trintigant aborde le thème de la stérilité féminine en montrant comment un couple peut se déchirer pour cette raison.) ou encore TWO LOVERS (James Gray décrit avec une grande acuité l'hésitation amoureuse de Joaquin Phoenix entre Gwynteh Paltrow et Vinessa Shaw.).

Raphaël Jacoulot a choisi une scierie comme décor parce que cet endroit lui rappelait son enfance et qu’il nourrissait son imaginaire. Elle lui évoquait aussi sa ferme familiale, reprise par ses frères qui ont dû la moderniser à grands frais. Il a puisé dans son expérience de fils de paysan pour raconter cette histoire. La situation économique du monde rural est un thème qui l’intéressait tout autant que la succession que certains pères imposent à leurs enfants sans se soucier de leurs désirs.

 Louise Bourgoin était réellement enceinte pendant le tournage qu’il a fallu adapter pour suivre l’évolution de sa grossesse. Jailli Lespert s’est beaucoup isolé pour composer son personnage taiseux. Il a énormément travaillé dans l’introspection face à Mélanie Doutey.

Pour Raphaël Jacoulot, L’Enfant rêvé du titre est peut-être aussi le héros joué par Jalil Lespert ou bien lui-même car il estime que le film lui a permis de faire un gros travail surs propre personnalité  et de s’affirmer. Ses personnages ayant du mal à s’exprimer par la parole, il a demandé au compositeurs André Dziekuk, avec lequel il avait travaillé sur ses précédents longs-métrages, de les aider à faire passer leurs émotions. Le violoncelle est la voix de son héros.

Le motif de l’arbre déraciné qui ouvre le film évoque également le héros. La nature est un protagoniste à part entière qui permet de comprendre le ressenti de cet homme qui peine à révéler ses sentiments. La forêt est le seul endroit où il se sent à l’aise. C’est pour cela que le film s’ouvre et se ferme sur un plan des arbres. Raphaël Jacoulot a expliqué à la directrice de la photographie Céline Bozon qu’il souhaitait tourner un film noir en plein soleil et voir les couleurs s’assombrir au fort et à mesure du drame que vivent les protagonistes.

L’Enfant rêvé a la noirceur et le romanesque des grandes œuvres de François Mauriac, au sein desquelles les personnages trouvent dans l’interaction avec autrui un corollaire à leurs frustrations : pensons au jeu de séduction sur fond de sacré mis en place dans La Chair ...

Un écart inquiétant peut se faire jour, entre un nom et l’épithète qui lui est accolée. Qu’on songe au titre, beau mais fatal, du roman de Philippe Forest, « L’Enfant éternel » (1998), rédigé suite à la perte, pour l’auteur, de sa très jeune fille. Sans doute ...

L'excellent bon point, est que François n'est seul au centre du récit, il est aussi important de voir évoluer les deux femmes qui gravitent autour, qui ont aussi leurs fêlures et leurs détresses de mère. Il ne faut pas oublier le quatrième protagoniste principal, la forêt, ...