L'ÉTAT SAUVAGE

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Après Nos héros sont morts ce soir, un premier long-métrage sur l’univers du catch dans le Paris des années 1960, David Perrault traverse l’Atlantique avec cet Etat sauvage qui se déroule pendant la guerre de Sécession et qu’on pourrait qualifier de western au féminin. Alice Isaaz, vue notamment dans Play, en est l’héroïne et Déborah François, César du meilleur espoir féminin en 2009, interprète une de ses soeurs.

Le scénario invite à suivre une famille de colons français installés au Missouri, qui cherche à échapper au conflit et veut regagner l’Europe. Mais le périple jusqu’à la mer est semé de dangers. Habituellement, le western raconte l’arrivée de pionniers venus d’Europe en quête de terres à conquérir, ici c’est l’inverse : les personnages rêvent d’aller en Europe.

« L’État sauvage est un film d’aventure intime, le voyage y est plus intérieur que dans un film d’aventure classique », explique son réalisateur. Il a d’ailleurs choisi ce titre pour le double sens du mot « état », qui renvoie à la fois au territoire mais aussi à une situation avec une dimension plus personnelle.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CONVOI DE FEMMES (Des femmes doivent affronter divers dangers en faisant route vers la Californie.) ou encore L'ARBRE DE VIE (Là aussi l'intrigue a la Guerre de Sécession comme toile de fond.).

L’Etat sauvage est un western particulier. Le metteur en scène David Perrault aime le cinéma de genre mais il voulait que son film corresponde à sa sensibilité qu’il soit résolument européen. Il s’est donc interdit de revoir des westerns hollywoodiens pendant la préparation. En revanche, il reconnaît que les westerns italiens l’ont inspiré. L’imaginaire visuel a aussi été nourri par la peinture romantique allemande, représentée notamment par Caspar David Friedrich et ses toiles qui exaltent la puissance de la nature. En fait, David Perrault avait envie de mettre en scène son western comme un film fantastique avec des paysages hostiles où se répand une brume inquiétante.

David Perrault envisage le cinéma comme une expérience sensorielle forte. « Mon principal souci, dit-il, est d’amener le spectateur dans une dimension quasi hypnotique, d’utiliser le son, l’image, la lumière pour placer le spectateur dans un état second ». Et pour aller dans cette direction, en cinéphile averti, au-delà des western-spaghetti, le metteur en scène s’est inspiré plus généralement du cinéma italien. L’utilisation de la musique par Dario Argento dans son Suspiria a été une référence pour la bande originale. David Perrault fait d’ailleurs remarquer que la séquence d’ouverture de son film, avec la diligence dans le brouillard, fait plus penser aux réalisations de Mario Bava qu’à un western américain. 

Le tournage des extérieurs de L’Etat sauvage a pris des allures d’aventure extrême. Les prises de vues au Canada, sous la neige, se sont faites par moins 37 degrés ! David Perrault reconnaît qu’en pareil moment toute l’équipe n’a qu’une pensée en tête : comment se réchauffer. Les optiques des caméras gelaient, les câbles se raidissaient et se transformaient en véritables bâtons de fer. Mais tout le monde a tenu bon. Il a aussi fallu beaucoup improviser car les conditions météo ne correspondaient pas à ce qui était attendu. La fameuse scène du chariot au bord du précipice était censée se passer sous la pluie mais elle a dû être tournée sous un ciel bleu totalement dégagé. Sans regret !

On ne peut que se réjouir du renouveau - un de plus ! - que connaît le western, comme si ce genre n’en finissait pas de se régénérer, sur la lancée de la voie ouverte par le western italien. À présent, que ce soit sur ses terres de prime naissance, avec l’envoûtant ...

Très contemplatif, avec une excellente photographie, ce film dépeint les hommes comme la source d'à peu prêt tous les maux qui rongent cette terre nouvelle. Ils sont faibles, couards, avares, inhumains, des sauvages sans âmes qui méritent la mort tout autant qu'ils sèment ...

Une affiche qui me rappelait Hostiles, un thème historique... il n’en fallait pas plus pour m’attirer en ce dimanche matin. Coronavirus oblige, nous étions 7 dans la salle (nos cinémas se vident progressivement). Je confesse que dans un premier temps, le mixage de genres ...