L'ÉVADÉ D'ALCATRAZ

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Y-a-t-il une prison plus célèbre que celle d'Alcatraz ? L'île de la baie de San Francisco reconvertie en bagne dans les années 30 est entré dans l'histoire comme un des établissement carcéral les plus sévères ou pour être réputé comme un endroit d'où il était impossible de s'évader.

Impossible ? Pas si sûr. Il existe au moins un cas reconnu, celui de Frank Morris, un prisonnier qui aurait réussi à s'extraire d'Alcatraz en 1962 dans des conditions rocambolesques. Le cinéma n'avait pas attendu son histoire pour s'emparer de la mythique prison, mais jusqu'à L'évadé d'Alcatraz, aucun film n'avait raconté comment s'en échapper.

Le récit de l'aventure de Morris mènera au cinquième et dernier film en commun pour Don Siegel et Clint Eastwood. Une sorte de baroud d'honneur avec une œuvre quasi-documentaire sur le quotidien en prison de haute sécurité comme sur les préparatifs d'une évasion, portée par le jeu d'Eastwood comme la mise en scène de Siegel, secs et dépouillés comme jamais.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE PRISONNIER D'ALCATRAZ (Pas d'évasion mais le quotidien d'un prisonnier devenant ornithologue pour échapper à la folie.) ou encore THE ROCK (Le film de Michael Bay évoque un autre cas, plus fictif, d'autre homme qui se serait évadé d'Alcatraz).

L'histoire quasi-unique de Frank Morris, l'un des rares évadés d'Alcatraz a fait grand bruit, jusqu'à devenir une obsession chez certains, notamment Richard Tuggle, un rédacteur en chef qui s'entiche d'un livre d'enquête sur Morris, en achète les droits et en tire un scénario. Restait à le faire parvenir en de bonnes mains. Tuggle se souvient alors des Révoltés de la cellule 11, un film de Don Siegel de 1954, revenant sur une émeute de prisonniers dans une prison de haute sécurité du Michigan, aux règles inhumaines, très proches de celles d'Alcatraz.

Emballé par le scénario, Siegel approche rapidement Clint Eastwood avec qui il n'a pas tourné depuis le doublé L'inspecteur Harry/ Les proies en 1971. S'ensuivra un bras de fer entre l'acteur et le réalisateur, le premier tenant à devenir producteur du film via sa société Malpaso, le second qu'il soit développé à la Paramount. Ils seront à l'inverse d'accord sur un point : L'évadé d'Alcatraz doit se tourner au maximum dans l'enceinte de la véritable prison. Celle-ci a fermé à la suite du scandale déclenché par l'évasion de Morris, et est devenue une attraction touristique. Au grand dam de l'équipe du film qui doit cohabiter avec les visiteurs lors du tournage.

La brouille entre Eastwood et Siegel se prolongera après les prises de vues, Siegel prétextant un retard sur son film suivant pour abandonner le montage de L'évadé d'Alcatraz qui sera supervisé par Eastwood. Ce dernier en profitera pour modifier la fin prévue par le réalisateur, trop pessimiste pour lui. On n'a jamais su ce que Morris et ses deux complices d'évasion ont pensé du film. Il n'y avait aucune certitude qu'ils aient survécu à leur tentative, jusqu'à la découverte d'éléments – très proches de ceux, fictionnels, du film- en 2010 puis d'un documentaire en 2015, laissant à penser que c'est le cas, et qu'ils vivraient désormais en Amérique du Sud.

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Les films de prison sont nombreux, et ceux d'évasions presque autant, aussi le sujet pouvait devenir bêtement conventionnel, mais Don Siegel n'est pas n'importe qui, c'est un excellent conteur, il n'explique rien puisque son acteur fétiche Clint arrive à ...

Pour sa dernière collaboration en 1979 avec Clint Eastwood, Don Siegel adapte avec L'Évadé d'Alcatraz l'histoire vraie d'un groupe de quatre personnes qui ont tenté de s'échapper de la fameuse prison de la baie de San Francisco. Pour un réalisme plus fort, Don Siegel est ...