LA BELLE ET LA MEUTE

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La belle et la meute est le titre du film que nous allons voir, un film tunisien par son sujet, international par sa production et réalisé par une jeune cinéaste de 40 ans, Kaouther Ben Hania.

Une belle fille en plein soirée festive y fait une tragique rencontre. Et va découvrir que la justice dans son pays inflige une double peine aux victimes.

Applaudi au festival de Cannes où il a été présenté dans le cadre de la sélection « Un certain regard » en 2017, « la belle et la meute » a connu une histoire tumultueuse. On regarde le film et, promis, après on raconte tout …

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'AMOUR DES HOMMES (Le portrait d'une femme libérée dans le Tunisie d'aujourd'hui. Parce que le cinéma peut permettre d'ébranler certains tabous.) ou encore ELLE (Viol et conséquences. Cinéaste sulfureux, Paul Verhoeven offre à Isabelle Huppert un de ses rôles majeurs.).

A l’origine de « La belle et la meute », il y a tout d’abord un fait divers. Une femme violée par des policiers dans la banlieue de Tunis et qui, quand elle cherche justice est traitée avec suspicion et humiliée à la fois par les autorités et par les religieux. Meriem Ben Mohammed en a tiré un livre « Coupable d’avoir été violée » en 2013. Cette histoire a fait grand bruit et la cinéaste Kaouter Ben Hania décide d’en faire un film. Elle écrit un scénario qu’elle soumet à la victime qui ne l’aime pas, comme elle n’aime plus rien de ce qui touche à cette histoire.

Qu’importe: la réalisatrice commence à travailler seule avec son actrice, une comédienne non-professionnelle. Et petit à petit, agglomère des éléments d’équipe pour ce qui finalement se terminera par un long métrage de fiction, réalisé en partie dans une logique documentaire. Avant de tourner elle a pris soin de longuement répéter avec ses acteurs car elle a décidé de travailler en plan-séquence. C’est ainsi qu’en quatre cessions de tournage elle a pu produire neuf plans séquences, comme neufs actes qui donnent au film sa vérité.

Le titre « la belle et la meute » résume bien ce parcours hélas universel de la femme blessée, victime de ceux qui la traquent, de leur déni, de leur refus. Ce n’est pas une fable dans la Tunisie de l’après révolution où, paradoxalement, les femmes doivent plus que jamais s’émanciper du patriarcat, pour préserver leurs droits ou tout simplement les faire valoir. Les princes charmants ont-ils jamais existé?

En neuf plans-séquences, dont les numéros nous sont assénés comme autant de coups sur la nuque, la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania nous entraîne, sur les pas de son héroïne Mariam (Mariem Ferjani), tout au fond de la nasse qui semble se refermer de plus en plus ...

Je sors de la Cinexpérience 71 (au passage, merci Sens Critique de m'avoir encore une fois invité) , et je viens de prendre une grosse claque dans la tronche, et j'écris cette critique encore sous le coup de l'émotion. Nous avons là un film angoissant, un film d'horreur, ...

La magie de Cinexpérience a encore frappé. La belle et la meute n'est pas seulement un film sur le viol, c'est un film de garde a vue et sur la difficile transition démocratique tunisienne. Depuis l’immense Garde à vue de Claude Miller, jamais un film sur la pression que ...