LA CASTAGNE

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En 1977, Paul Newman est au top absolu de sa gloire. D'acteur, bien évidemment, mais aussi de son physique puisque régulièrement nommé par la presse people comme un sex symbol absolu. Après avoir enchainé coup sur coup deux de ses plus grands succès (L'arnaque et La Tour infernale) puis avoir tourné un polar noir dans la tradition de Raymond Chandler (La toile d'araignée) et un western auteurisant de Robert Altman (Buffalo Bill et les indiens), il s'offre un vrai film populaire avec La castagne qui, pour le coup, n'attire pas le bon vouloir des critiques qui le trouve trop vulgaire

En entraîneur/joueur de hockey sur glace (sport peu montré au cinéma), qui tente de redresser une équipe de hockeyeurs sans talent Newman joue un antihéros. Et même une véritable ordure (comme le signalait son metteur en scène George Roy Hill) qui recrute trois frangins sportifs complètement demeurés, toujours prêts à se castagner contre l'équipe adverse lors des compétitions. Drôle façon cartoon, volontairement vulgaire dans ses dialogues et très moqueur sur la beauferie ambiante d'un soi-disant esprit sportif ,  La castagne est aussi très ancré socialement. Notamment lorsque l'on suit la vie intime et chaotique des joueurs, bien plus paumés et moins charismatiques que lorsqu'ils se donnent en spectacle sur la glace. 

Pour les 68 jours de tournage de La castagne, Paul Newman s'entraîna à faire du hockey pendant sept semaines, ce qui lui permit d'assurer la plupart des scènes sportives sans se faire doubler. Un vrai Tom Cruise avant la lettre en quelque sorte. Mais cette satire sur l'évolution du sport dans les années 70, dont le titre original est Slap Shot (soit un mouvement très précis à faire au hockey pour gagner) - a fini par devenir appréciée avec les années.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ROLLERBALL (Un indispensable film de SF des années 70, où , pour les besoins d'un nouveau sport (le roller derby) des motards et des patineurs doivent prendre le contrôle d'une boule en métal.) ou encore LA CASTAGNE 2 (Réalisé en 2002, cette suite tardive (25ans après!) de l'original reprends les scènes drôles et violentes de hockey sur glace. Mais, évidemment, sans Paul Newman au générique.).

Bien loin des succès français des précédents Paul Newman comme L'arnaque (4 200 000 entrées) et La Tour infernale (près de 4 500 000 entrées), La castagne fait un score moyen de 842 000 entrées, là où tout le monde s'attendait à beaucoup plus. Idem aux Etats Unis où le film n'arrive que 21e au box office 1977. Il faut dire aussi que cette année là sortait Rencontres du troisième type, La fièvre du samedi soir, un James Bond (L'espion qui m'aimait) et le plus renommé des Woody Allen (Annie Hall) qui, tous, ont bien mieux marché. Tout comme un autre petit film de science-fiction obscur où il est question d'étoiles en guerre...

Curieusement , malgré son demi-succès mitigé, La castagne eut droit à deux suites bâtardes et très tardives sortis directement en vidéo en France dans les années 2000. Dans La castagne 2 (sous titré Les briseurs de glace) Stephen Baldwin reprend plus ou moins le rôle tenu par Paul Newman dans l'original tandis que dansLa castagne 3 (sous titré  Y-a-t-il un joueur pour sauver la Junior League ? ) le ton est accentué sur la débilité profonde de certains joueurs. 

Derrière la caméra de La castagne, George Roy Hill (1921-2002), producteur/réalisateur-scénariste américain qui doit sa popularité en ayant réuni pour la première fois à l'écran en 1969 le duo sexy Paul Newman/Robert Redford dans Butch Cassidy et le Kid. George Roy Hill retrouvera ensuite Paul Newman en solo pour La Castagne et Robert Redford pour La kermesse des aigles où il se donne en spectacle dans d'impressionnantes acrobaties aériennes.

Des choses gentilles à dire sur ce filmSi on ne sait pas nécessairement à quoi s’attendre avant d’entamer La castagne, les tribulations d’un joueur-entraîneur de hockey vieillissant dont le club devrait disparaître à la fin de la saison, George Roy Hill a tôt fait ...

Film plus complexe que son statut de "simple" comédie sportive le laisserait supposer, La Castagne mériterait bien de sortir de la relative obscurité dans lequel il baigne....A travers l'histoire de ce club de hockey de 3ème zone qui risque la dissolution parce que son proprietaire ...

J'ai beaucoup de tendresse pour George Roy Hill, cinéaste particulièrement sous-estimé à cause d'une oeuvre des plus réduites, et qui réussit une nouvelle fois à me surprendre dans un film qui, s'il est parfaitement inconnu chez nous, est devenu culte en Amérique du nord, ...