LA COLÈRE DES TITANS

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Bonne nouvelle : La Colère des Titans est bien meilleur que Le Choc des Titans (ce qui n’est pas compliqué me direz vous). Avec cette suite mythologique Jonathan Liebesman (World Invasion : Battle Los Angeles), cinéaste sous amphétamines, reprend le flambeau de Louis Leterrier.

10 ans après le Choc, Persée est redevenu un simple pêcheur et élève son fils de dix ans, Hélios. Pendant ce temps, les dieux de l'Olympe sont sur le point de perdre le contrôle des monstrueux titans, en particulier de leur chef, Cronos. Reprenant ses complots contre Zeus, Hadès passe alors un pacte avec Arès, et Cronos en personne et ils parviennent à capturer Zeus et l'enferment aux Enfers. Les Titans libérés sèment la désolation dans le monde.
Persée est alors contraint de sortir de sa retraite ; avec l'aide d'Andromède, d'Agénor fils de Poséidon, et du dieu Héphaïstos, il va tenter de libérer Zeus et de sauver l'humanité.

Moins bavard et plus ramassé que le précédent, ce deuxième volet devrait rendre fou les profs de grec qui nous regardent ! Cette fois, les hommes et les dieux font alliance contre une armée de chimères, de minotaures et de machins-trucs à douze têtes, menée par un Cronos de synthèse. Le résultat est épuisant (la bagarre contre un trio de cyclopes – les potes d’Héphaïstos) et les épileptiques feraient mieux de passer leur chemin. Pour les autres, soyez prévenus : le résultat est un grand moment d’hébétude cinématographique. On pose son Bailly et on regarde.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE CHOC DES TITANS (Parce qu'il s'agit du premier film des (nouvelles) aventures de Persée.) ou encore 300 (Dans le genre blockbuster mythologique et numérique, l'alpha et l'oméga du genre reste le délire de Zack Snyder sur la bataille des Thermopyles.).

Si les Grecs pensent que leur pays est au bord du gouffre, un coup d’oeil à cette Colère des Titans leur permettront de constater que fut une époque où c’était pire. Bien pire : des monstres partout, des dieux carnassiers, un territoire en plein chaos, bref, ce deuxième volet de la saga mythologique racontant les mésaventures de Persée donne un tableau bien sombre du berceau de la civilisation occidentale.

Plus sérieusement, avec les 500 millions de dollars ramassés par le Choc, La Colère des Titans était inévitable; et tout est en place : plus d’action, des effets 3D plus réussis, de nouveaux personnages plus impressionnants et un script toujours inexistant. Dirigé par le réalisateur de Massacre à la tronçonneuse et du récent World Invasion : Battle Los Angeles, Jonathan Liebesman, le film est une succession de baston homérique entre les Dieux. On mentionne bien trois scénaristes au générique ce qui paraît un peu disproportionné puisque les dialogues sont constitués par les cris des personnages hurlant leurs prénoms (“Arès”, “Persée”) pendant les scènes d’action tonitruantes.

Ca n’a plus grand chose à voir avec Le Choc des Titans de 1981, la petite merveille low tech de Desmond Davis enrobée par les effets spéciaux de Ray Harryhausen. Ce serait même le contraire : le film de Liebesman est une débauche de SFX et de séquences de bataille d’où quelques acteurs arrivent à sortir gagnant. C’est le cas de Bill Nighy impeccable en Dieu boiteux : dans le rôle d’Héphaistos, le rocker de Love Actually promène sa classe british bien masquée sous sa barbe ; l’autre petit nouveau, Edgar Ramirez (découvert dans Carlos) est diabolique en Arès; exactement ce qu’on lui demande. Quant à Sam Worthington, il gagne ses galons de star et confirme son charisme d’actioner, quelque part entre Bruce Willis et Harrison Ford.
L’épopée antique s’est muée en péplum de superhéros - regardez bien le duel entre Persée et Arès - mais la grande réussite du film c’est de n’être jamais aussi laid que Le Choc des Titans. Aujourd’hui, c'est presque un exploit.